Les deux grandes puissances de l’Union Européenne ont décidé de créer un partenariat afin d’accroitre le partage de connaissances, d’anticiper les défis à venir et d’identifier les domaines qui pourraient être attractif pour les secteurs concernés. Les thèmes prioritaires sont : l’efficacité énergétique, les infrastructures des réseaux, la création de smart grids, la mobilité, l’énergie nucléaire, les énergies renouvelables, le stockage de l’énergie ainsi que les aspects sociaux et économiques du développement durable. Le but ? Créer un système énergétique durable en réduisant les émissions de gaz à effet de serre tout en garantissant la sécurité d’approvisionnement. Ces perspectives à long terme ont pour objectif l’équilibre entre environnement, attentes sociales et économie.
Une coopération scientifique franco-allemande pour accroitre le dynamisme des entreprises
La transition énergétique en Allemagne se nomme « Energiewende ». Son fondement repose sur le fait de changer le système national énergétique en réduisant considérablement les émissions de gaz à effet de serre et la consommation globale d’énergie tout en introduisant massivement les énergies renouvelables.
Des objectifs communs pourraient être atteints par un partage de connaissance, des recherches scientifiques et industrielles à haut niveau pour les deux pays. Ainsi, les académies pourront proposer des solutions innovantes pour les secteurs publics et privés, ce qui permettrait de renforcer la compétitivité des entreprises et ainsi accroitre la courbe de l’économie verte. Trouver des solutions sur les problématiques relevées par la COP21 sur le stockage de l’énergie, la modélisation des systèmes, la mise au point des ressources non fossiles et la sensibilisation du public, c’est entrer dans une démarche durable et faciliter l’accès au développement durable pour les pays les plus démunis. Ainsi tirer des leçons d’expériences pourrait être un exemple à prendre en compte par l’UE qui cherche à développer un système économique durable entre les pays membres. Les académies ont également suggéré la création d’un Comité consultatif sur la recherche géré par les académies elles-mêmes.
La question du nucléaire pour la transition énergétique des deux pays
Le nucléaire peut être associé comme limite à cette alliance académique. En effet, 75% de l’énergie électrique française est nucléaire, ce qui représente 1/3 de la consommation totale de l’énergie primaire. La France a décidé d’utiliser cette énergie pour améliorer la sécurité d’approvisionnement énergétique après la disparition des centrales à charbon et les différents chocs pétroliers.
A contrario, l’Allemagne a décidé en 2002 d’abandonner progressivement le nucléaire pour atteindre le niveau de 80 à 100% de consommation totale d’électricité et de 60% de sa consommation d’énergie finale d’ici 2050 en énergie renouvelable. La dernière centrale nucléaire allemande devrait fermer ses portes en 2022. Une croissance de 25% des énergies renouvelables a été notée en 2014, cependant l’alimentation en charbon a augmenté les émissions de CO2. Les émissions sont à un niveau de 334 Mt CO2/ an pour une production annuelle d’énergie électrique de 631 TWh.
Les coopérations entre les deux pays seront possibles dans le domaine de la séparation et de la transmutation des déchets nucléaires en utilisant par exemple, des technologies axées sur les accélérateurs. La France seule est impliquée dans la conception d’ASTRID, un prototype pour le développement de réacteurs de IV à neutrons rapides. Des projets communs en matière de fusion du nucléaire ont déjà été abordés, tel que celui de la fusion ITER, agréablement soutenu par l’Allemagne, qui a été un levier majeur grâce au programme intensif sur la fusion.