Pas d’efficacité énergétique sans mesure et comptage, les dispositifs de comptage ou smart metering sont sans conteste la clé de voûte du bâtiment économe, mais également, demain, du bâtiment connecté au smart grid. Et suivant le type de bâtiment et son contexte, l’architecture de comptage est différente et la précision des données également.
Le comptage, étape première de la transition énergétique
La loi Nome avec la fin des tarifs régulés, conjuguée à la loi de transition énergétique, renforcent encore un peu plus le caractère fondamental du comptage. « Mesurer pour voir, voir pour comprendre, comprendre pour agir », les bâtiments les plus demandeurs en énergie sont en cours de revoir leur consommation, lisser les pics, voire s’effacer s’ils veulent réduire leur facture. Ce n’est pas le système de comptage intelligent qui va donner un retour sur investissement direct, mais bien ses résultats qui, en alimentant un système d’information énergétique (SIE), vont permettre la prise en compte d’actions correctrices et d’arbitrage. Par exemple, à quel moment vaut-il mieux autoconsommer ? Ou stocker ? Ou encore réduire la consommation de certains équipements ? Pour économiser les kilowatts/heure qui coûtent le plus cher et ajuster les contrats tarifaires au plus juste?… « En somme, établir une véritable interaction avec le réseau pour réduire ou accélérer les consommations avec un objectif double: assurer un confort optimal et réduire au minimum la facture énergétique », résume Sébastien Meunier d’ABB France.
Les retours d’expérience montrent que l’on peut diminuer de 5 à 20 % les dépenses énergétiques grâce à la mise en œuvre et l’utilisation du système de comptage connecté à un SIE. Pour exemple, le Groupement hospitalier Eaubonne-Montmorency a récemment annoncé que, avec l’usage du SIE de la société Ubigreen, ont été identifiés, d’une part, des réductions de consommation de gaz et d’électricité de 5 à 22 % – soit une économie de 90 K€ à 400 K€ – et, d’autre part, une optimisation des contrats d’achat d’énergie pour environ 775 K€ par an. Pour un investissement de l’ordre de 150 K€ hors ressources projets internes.
Comptage, élément clé pour les certifications HQE Exploitation, BREAM, ISO 50001
Dans la certification HQE, le thème Énergie est constitué de quatre cibles dont trois sont liées au comptage :
– Cible 4 : Gestion de l’énergie,
– Cible 5 : Gestion de l’eau,
– Cible 7 : Maintenance, pérennité des performances environnementales.
Xavier Candelier, chef de produit au sein d’Enerdis, groupe Chauvin Arnoux, ajoute que « le niveau de détail du comptage sera fonction du niveau d’exigence du suivi énergétique visé. De la simple conformation à la RT 2012 par un comptage par usage à un plan de comptage plus ou moins dense en fonction du niveau d’exigence sélectionné dans une conformation à un label énergétique de type BREAM, LEED, HQE… Enfin, le nombre de comptages va également être fonction de la qualité de la distribution énergétique, plus particulièrement sur l’énergie électrique ».
Contrat de performance énergétique et comptage font aussi bon ménage
Les dispositions contractuelles d’efficacité énergétique peuvent inclure un engagement de résultats (contrat de performance énergétique – CPE). La conclusion et la gestion d’un CPE impliquent pour les signataires de disposer d’informations et de mesures fiables. Cela présuppose donc en particulier la mise en œuvre de moyens de comptage précis et de qualité qui seront les arbitres de la tenue des objectifs moyen terme tout autant que de la détection de dérives, d’anomalies d’usage (consommation le week-end par exemple) ou de surconsommation au quotidien. Si ces moyens sont au service d’une transaction commerciale, selon la teneur des clauses contractuelles, il peut se révéler nécessaire de mettre en œuvre une instrumentation dite « certifiée MID ».