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COP21: 20 ans d’efforts, une réussite attendue

La première conférence, placée sous l’égide des Nations Unies, s’est déroulée en 1972 à Stockholm. Cette conférence a marqué un tournant dans la prise en compte des questions environnementales, ouvrant le champ à la création du PNUE, le Programme des Nations Unies pour l’Environnement. Il avait pour objectif de « fournir les moyens de stimuler la participation active des citoyens et mettre en avant l’intérêt et la contribution des organisations non gouvernementales pour la préservation et le développement de l’environnement ».

En 1992 s’est déroulée à Rio de Janeiro la convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, rassemblant 178 délégations et 2 400 représentants d’ONG. Ce sommet a lui-aussi marqué un pas en avant dans la prise en compte du développement durable, par l’adoption de la déclaration de Rio, comprenant 27 principes précisant le contenu de l’expression de « développement durable ». Ce sommet a également permis l’adoption d’un programme d’actions pour le XXIe siècle : l’Agenda 21.

20 ans de COP et peu d’avancées réelles

En 1997 fut signé à Kyoto le célèbre protocole du même nom, lors de la 3e conférence des parties (COP 3). Il vient s’ajouter à la convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, dont les pays participants se rencontrent une fois par an depuis 1995. Ce protocole visait à réduire d’au moins 5 % les émissions de GES entre 2008 et 2012, par rapport aux niveaux de 1990. Les moyens pour y parvenir sont débattus lors des accords de Bonn et Marrakech de 2001.

Après de nombreuses conférences sans actes concrets ou venues réajuster les engagements actés précédemment, l’espoir repose sur la conférence de Copenhague (COP 15) de 2009 qui devait, avec la ratification du protocole de Copenhague, prendre la suite du protocole de Kyoto. Mais, cette fois encore, les parties ne parviennent pas à se mettre d’accord. Cette conférence fait émerger une nouvelle question dans l’approche du développement durable, soulevée par les pays émergents : celle de l’aide à l’accès aux technologies pour les pays en développement. Pour répondre à cette problématique, le fonds vert est mis en place. Pour la première fois à la conférence de Copenhague est accolée à la question du climat celle du développement.

Vient ensuite la conférence de Cancun en 2010, qui avait pour objectif d’imposer à tous les pays une contribution en termes de réduction d’émissions de GES : elle fixe un cadre global avec des objectifs particuliers. La conférence consistait également en la mise en place d’un mécanisme sur la transparence des résultats. À Cancun, un besoin en technologies a été mis en avant et le fonds vert a progressé par rapport à Copenhague. La décision a donc été prise de créditer le fonds de 100 milliards de dollars d’ici 2020, à payer par les pays du Nord.

Enfin, la conférence de Durban en 2011 a elle aussi été un échec cuisant : la décision a donc été prise, sans nouveaux accords ratifiés, de prolonger jusqu’en 2018 le protocole de Kyoto, déjà ignoré par les plus gros émetteurs de GES. Vient en 2013 la conférence de Varsovie, qui soulève davantage les questions de financement que de réglementation, puis Lima en 2014, censée poser les bases de la COP 21 de Paris. Pour le moment, aucune conférence n’a donné de réels résultats ou n’a fixé de réels plans d’actions ou des bases solides pour un développement durable fort, imposé par la loi.

Le développement durable mou devient fort

Il s’agit là du principal problème de la mise en place du développement durable. Au fil des années, le développement durable mou, encouragé, est devenu un développement durable neutre, primé financièrement. Aujourd’hui, la question principale pour l’obtention de réels résultats sur les questions climatiques, mais aussi sociétales, est la mise en place d’un développement durable fort, imposé aux États par le biais d’un cadre réglementaire contraignant : jamais aucun accord n’a été trouvé sur ce point, et il s’agit d’un des principaux enjeux de la conférence de Paris, qui se déroulera en décembre au Bourget, réunissant 195 États et 196 parties (195 États + l’Union européenne). L’objectif sera de mettre d’accord l’ensemble des parties présentes, en vue d’un accord ambitieux, préparé depuis la COP20 de Lima.

Il semble pourtant que, pour le moment, rien de très clair ne se dessine : les 196 parties avaient jusqu’au mois de mars, repoussé à avril, pour rendre leurs engagements en vue de la COP21. Seulement, ils sont très peu à l’avoir fait. Plus les années passent, plus l’urgence se dessine et l’année 2014 est venue confirmer ce point. Seul problème, beaucoup d’États refusent de voir ratifier un accord contraignant économiquement et notamment les pays émergents qui jugent, à juste titre, que les pays du Nord se sont développés en polluant, chose qui demain leur sera interdite.

Le climat et le développement, grands enjeux de la COP

L’année 2014 a confirmé l’urgence de la prise en compte sérieuse des enjeux climatiques. Premier indicateur : pour la première fois, les capacités d’absorption du CO2 atmosphérique par la terre pour l’année 2014 ont été dépassées en août, avec des concentrations dépassant pour la première fois de l’histoire les 400 ppm dès le printemps. Les émissions de CO2 ont été multipliées par 4 au cours des 50 dernières années.

Autre conséquence visible des changements climatiques, les sommes dépensées par les compagnies d’assurances et de réassurances américaines pour les réparations des dégâts causés par les intempéries. Selon une étude du réassureur helvétique Swiss Re, le coût des dommages liés aux tempêtes orageuses sévères est à la hausse depuis vingt ans. Entre 1990 et 2014, ces coûts ont bondi de 9 %.

Autres indicateurs, la température atmosphérique, mais aussi océanique, qui poursuivent leur augmentation. Concernant la température atmosphérique, l’objectif se situe en dessous des 2 °C d’augmentation d’ici 2050. Pour le moment, les projections du GIEC vont de 1 °C d’augmentation pour le scénario le plus optimiste, à 4 °C d’augmentation pour la fin du siècle.

En ce qui concerne l’autre facette du développement durable, le développement humain, des objectifs mondiaux de développement durable ont été fixés lors du sommet du millénaire de l’an 2000 à New York. Sur les huit objectifs de départ (éradiquer l’extrême pauvreté et la faim, instaurer une éducation primaire universelle, promouvoir l’égalité des sexes, réduire la mortalité infantile, améliorer la santé maternelle, combattre le sida, la malaria et d’autres maladies, assurer la durabilité de l’environnement et développer un partenariat global pour le développement), l’amélioration est visible sur la plupart des indicateurs, sauf ceux concernant l’environnement.

Pour préparer la COP21

En amont de la COP21, les 196 parties qui se retrouveront autour de la table des négociations avaient jusqu’à la fin du mois de mars pour rendre leurs engagements écrits. Au lendemain de cette date butoir, seuls 34 pays avaient effectivement rendu leur copie. En attendant les engagements des 162 pays manquants, la France fait tout son possible pour mobiliser la société civile autour de la conférence de Paris, qui se tiendra dans un peu moins de 200 jours au Bourget.


Economie circulaire

L’économie circulaire est un concept économique inscrivant ses objectifs dans le cadre du développement durable. Ce système s’oppose à l’économie linéaire, visant à consommer puis jeter. Le principe : faire de nos déchets quotidiens des matières premières. Cette technique s’inspire des cycles naturels, les déchets végétaux sont réintroduits dans les sols tandis que les déchets matériaux sont triés, transformés et réutilisés pour la fabrication d’autres objets. La connaissance du territoire et la coopération entre les acteurs sont nécessaires pour une utilisation optimale des ressources.  L’économie circulaire permet une cohésion entre les différents pôles de compétitivités tout en réduisant le gaspillage. Elle permet le développement des pôles économiques, sociaux et environnementaux, à l’échelle des territoires.


 

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