L’électricité, l’industrie, le transport, les bâtiments et l’agriculture : telles sont les principales composantes du secteur énergétique, par ordre d’importance dans le classement de consommation d’énergie primaire en 2014.
La majeure partie de l’énergie primaire est ainsi dédiée à la génération d’électricité. Remarquablement, ce sont les pays non-membres de l’OCDE qui sont responsables de 80 % de la hausse de la demande en électricité sur les dix dernières années. Et la Chine génère 21 % de l’électricité mondiale, devançant depuis 2011 les États-Unis en tant que premier producteur mondial. Cette tendance va en s’accélérant, et la demande globale d’électricité n’est pas prête de décroître.
L’essentiel de cette électricité est généré par les énergies fossiles, qui comptent encore pour deux-tiers du mix énergétique global. Plusieurs solutions existent pour réduire les conséquences néfastes de cet état de fait sur l’environnement : une première étape consiste dans l’augmentation de l’efficacité des centrales thermiques pour limiter les énormes pertes d’énergie du processus de production électrique. Si le coût demeure souvent un obstacle, les technologies adéquates sont en revanche depuis longtemps disponibles. À long terme néanmoins, seuls le développement des énergies renouvelables et l’amélioration de l’efficience énergétique des installations peuvent avoir un effet important sur les émissions de gaz à effet de serre. Autrement dit, tant que le mix énergétique ne s’éloigne pas des énergies fossiles, il ne faut pas s’attendre à des améliorations substantielles.
Cependant, si l’on omet les pertes d’énergies encourues lors de la génération d’électricité, ce sont les carburants et non l’électricité qui prennent la première place dans la consommation globale d’énergie. 40% de la demande d’énergie mondiale se concentrent en effet sur les produits pétroliers. La part du diesel, des carburants légers et du kérosène dans la demande globale augmente tandis que la demande en gasoil diminue grâce à la disponibilité accrue du bioéthanol et aux progrès en termes de consommation en carburant pour les véhicules de tourisme. Autre point positif : la production de biocarburant a quadruplé en 10 ans. Cependant, partant de très bas, elle ne dépasse pas les 1,9 % de la production totale de carburant.
Selon l’AIE, les progrès doivent se jouer à deux niveaux. Le premier niveau est celui du mix énergétique, en encourageant les biocarburants afin qu’ils comptent pour au moins 20 % de la demande en 2050. Ce scénario s’appuie sur la production prioritaire de bioéthanol et de biodiesel, plutôt que de biométhane et d’hydrogène. Le second niveau est celui des modes de consommation. Les technologies hybrides, les véhicules électriques et l’amélioration de leur efficience énergétique apparaissent comme des éléments cruciaux dans un domaine où les alternatives aux énergies fossiles sont rares.
Ces progrès doivent être associés à ceux du transport en général, sous le triple programme « éviter-déplacer-améliorer ». Cette vision pour l’avenir propose d’éviter les transports individuels, de déplacer les modes de transport vers des options moins émettrices de carbone et enfin d’améliorer l’empreinte environnementale du secteur en adoptant de nouvelles technologies et carburants.
La problématique est la même pour l’industrie et le bâtiment. Dans ces secteurs surtout, l’essentiel des progrès doit provenir d’une transformation des modes de production ou d’utilisation de l’énergie, et d’une réduction drastique des pertes énergétiques.
De manière générale, concernant le mix énergétique, la seule solution viable est l’accroissement de la part de l’électricité. En cela, la hausse globale de la demande d’électricité est une bonne nouvelle, et une arme potentielle contre le réchauffement climatique. Arme à double tranchant néanmoins, tant que sa production reste encore fondée sur les énergies fossiles.