Les cambriolages de commerces sont légèrement en baisse depuis plusieurs années. En grande partie depuis que les commerçants ont pris conscience de l’utilité d’un système anti-intrusion. Mais en France, 1047 cambriolages sont encore commis chaque jour (382 000 en 2013), soit un cambriolage toutes les 1 minute et 50 secondes. Les commerces à risque (bijoutiers, tabacs, boulangeries) se sont protégés avec différents procédés, comme les systèmes anti-intrusion, de vidéosurveillance ou de grilles extérieures de nouvelle génération. Mais les particuliers restent largement sous-équipés. L’objectif est avant tout de détecter, dissuader et retarder les attaques. Avec la convergence numérique, les systèmes mixent les solutions. Revue de détail.
Les systèmes d’alarmes deviennent de plus en plus fiables et intelligents, ils interagissent avec l’environnement, et prennent en charge de nouvelles fonctionnalités qui n’ont plus rien à avoir avec la détection d’intrusion. Des systèmes de plus en plus sophistiqués dans leurs fonctions qui n’oublient pas d’être ergonomiques et simples pour l’utilisateur. Pour une gestion optimale d’un bâtiment, tous ces systèmes sont appelés à faire converger leurs informations vers un terminal unique de sécurité, et peuvent même être inclus dans un centre nerveux de GTB.
Des systèmes de plus en plus intégrés
La tendance est de plus en plus à la mise en place de systèmes intégrés gérant les alarmes, les vidéos et le contrôle d’accès. Généralement, ces solutions abaissent le coût global, sont ergonomiques et simples à mettre en œuvre. Mais sur les sites plus sensibles, les systèmes de contrôle d’accès, vidéos, détections d’intrusions restent séparés avec, toutefois, un dispositif d’interfaçage et de supervision (lire j3e n° 829 octobre 2014 page 36). L’intérêt réside dans le fait que même en mode dégradé (dû à une tentative d’intrusion ou tout autre facteur externe), le site reste en partie protégé. Les réseaux évoluent, les architectures aussi.
Traditionnellement, la configuration des mécanismes de contrôle d’accès pouvait se faire de deux façons. La première, la manière directe, consiste à se connecter à chacun des équipements en configurant chacun des modules manuellement. Une méthode intéressante s’il ne faut configurer qu’un équipement unique incluant tous les modules, mais qui devient inutilisable lorsque le nombre d’équipements augmente. La deuxième méthode, indirecte, consiste à se servir d’une plate-forme d’administration du contrôle d’accès à laquelle les différents modules sont reliés. Un tel outil permet d’administrer plusieurs modules de contrôle d’accès à partir d’un équipement unique, offrant une interface générique à l’officier de sécurité. Seul problème, l’interface ne prend en charge qu’un ensemble de modules produits par un même constructeur et offre de ce fait des possibilités limitées.
Aujourd’hui, nombre de systèmes permettent d’intégrer les interfaces de contrôle d’accès à l’architecture réseau d’une GTB. La force de ce système réside dans la simplicité de son exploitation. L’ensemble des fonctionnalités du bâtiment est géré par un seul opérateur. Malheureusement, la plupart des installateurs mettent en place les deux systèmes de manière parallèle, sans les relier entre eux. Et la raison est simple car les cahiers des charges pour les deux systèmes sont souvent installés indépendamment, par des équipes différentes et à des moments différents de la conception ou de la rénovation du bâtiment.
Faible interopérabilité des systèmes
Mais attention, car bien souvent l’électricien est appelé pour un défaut sur le système existant, et le client lui demande d’améliorer la situation à moindres frais. La compatibilité, ou plutôt l’incompatibilité entre les différents procédés, peut se révéler problématique au moment de leur mise en place, le plus souvent lorsque l’une des fonctionnalités déjà existante doit être raccordée au système complémentaire.
De plus, de nombreux commerçants ou particuliers ont installé par eux-mêmes des systèmes sans fil à bas prix et comprennent vite que cela n’est pas suffisant ou qu’ils ne savent pas reproduire les scénarios pour réaliser un véritable système d’alarme. Pour éviter des pertes de temps considérables, des surcoûts, ou tout simplement la dégradation mutuelle des systèmes, il est impératif de s’assurer que les logiciels utilisés fonctionnent selon les mêmes procédés et codages. Le plus simple, et le plus économique, reste bien sûr l’installation d’un système unique, englobant les deux compétences, mais cet exemple n’est pas le plus courant.
« 5% des cambrioleurs prennent la fuit en cas de déclenchement d’une alarme. »
Il existe des systèmes pour éviter les désagréments d’une installation dont les composantes fonctionnent selon des procédés différents. Dans le cas de systèmes intégrés, comme les Galaxy Flex d’Honeywell ou SPC de Siemens, les installateurs apprécieront beaucoup la possibilité d’effectuer la maintenance et l’entretien à distance grâce à la création automatique de rapports d’analyse. En effet, les visites sur site exigent beaucoup de temps et sont une gêne pour les clients, sans parler de leur coût pour l’installateur en matière de temps, de ressources et de carburant. Ces frais peuvent être réduits car on peut réaliser le contrôle de maintenance annuel obligatoire à distance. Enfin, la fonctionnalité de service bidirectionnel à distance permet au centre de télésurveillance de vérifier que les travaux de maintenance ont été menés à bien, fonctionnalité absente chez la plupart des autres transmetteurs tiers.
Nécessité d’une levée de doute
Plus de 90 % des alarmes déclenchées en Europe sont intempestives et chaque intervention, que ce soit par un gardien ou un détenteur de clés, représente une augmentation des coûts pour l’utilisateur et le centre de télésurveillance. Pour remédier à cela et avoir la confirmation que le cambriolage est réel, l’installateur devra installer un système de levée de doute.
Avec la levée de doute vidéo, des photos ou une séquence vidéo permettent de confirmer la validité des alarmes. Des détecteurs de mouvement à infrarouge passif (IRP) avec caméras intégrées capturent des images avec un angle de vue identique ou supérieur à celui des détecteurs IRP pour garantir que la cause de l’alarme soit visible sur les photos et que celles-ci soient synchrones avec le déclenchement de l’alarme. Des séquences d’images sont transmises au centre de télésurveillance. Un opérateur spécialement formé vérifie la source et la cause de l’alarme.
Lors du déclenchement d’une alarme, c’est la caméra qui est associée au détecteur qui transmet les images au télésurveilleur pour vérifier l’intrusion. L’intrusion vite détectée permet d’intervenir rapidement et donc de limiter le préjudice encouru. Le système peut être utilisé comme un système de levée de doute avec enregistrement, ou comme un point d’entrée pour contrôle distant. En mode levée de doute, dès qu’une alarme se déclenche, le système se connecte immédiatement pour afficher instantanément toutes les informations et images liées à l’incident. Les preuves visuelles des intrusions fournies par les images associées permettent aux forces de l’ordre de constater la réalité du braquage,t aux assureurs de traiter plus rapidement les dossiers de sinistres et ils fournissent de fait un début de preuve tangible.
L’anti-intrusion sans fil
Bonne nouvelle, s’équiper ne coûte plus forcément une fortune. Sur le site Camshop.fr, on trouve des alarmes sans fil pour 1 à 2 pièces à protéger dès 300 euros, à installer soi-même ou en passant par un installateur. Il reste possible d’opter soit pour l’autosurveillance, soit pour un abonnement mensuel à une société de télésurveillance. Même souplesse au niveau du sans fil et du choix pour l’autosurveillance. Lors d’une intrusion, la centrale envoie les images de levée de doute soit par le réseau Ethernet, soit par GSM, soit par Wi-Fi, grâce à la box Internet. Ce qui évite d’avoir à débourser des frais télécoms. Chez les commerçants, Myfox est très bien représenté.
L’autosurveillance par le sans-fil
Les petits commerces et les particuliers, faute de budget, ne passent pas de contrats avec un télésurveilleur. Mais pour envoyer les forces de l’ordre en cas de cambriolage, encore faut-il avoir un système de levée de doute audio ou vidéo. Videofied est le seul fabricant français à intégrer une caméra et des LED dans un détecteur infrarouge sans fil afin de réaliser une levée de doute fiable à 100%.
En cas d’alarme, une vidéo de 10 secondes est enregistrée et immédiatement transmise soit au centre de télésurveillance, soit sur le smartphone du propriétaire. Ces derniers peuvent d’ailleurs télécharger notre application sur leur smartphone afin de recevoir la vidéo de l’intrusion, voire même prendre une photo.
Ils peuvent aussi armer ou désarmer la centrale ou encore consulter le journal des événements à distance. Bien connu des installateurs, Myfox propose des solutions de vidéosurveillance Full HD, grand angle et vision nocturne qui intègre un détecteur de mouvement et envoie une alerte sur un smartphone, en cas d’intrusion. De plus, Myfox propose jusqu’à 30 jours d’enregistrement en continu sur le Cloud. Il ne reste plus qu’à associer une sirène pour disposer d’un système d’auto-surveillance
Et le piratage ?
Mais si le rassemblement des deux compétences est bénéfique dans la plupart des cas, il peut également présenter un risque pour la sécurité du bâtiment : celui du piratage. C’est pour cette raison que les logiciels de contrôle d’accès se sont fiabilisés, au point d’être aujourd’hui quasi inviolables : « Les logiciels fonctionnent en IP, mais ne sont pas intégrés au réseau Internet. Il n’y a donc pas de sorties, et donc d’entrées possibles pour un éventuel pirate. Pour s’attaquer à l’installation, il devra pirater le système depuis l’intérieur du bâtiment », explique Hung Nguyen, responsable du développement au sein de l’entreprise Sofacréal, spécialisée dans les systèmes de pilotage du bâtiment. « Il existe des failles, mais nos logiciels permettent de limiter les possibilités d’intrusion au maximum », ajoute-t-il.
Faire converger le contrôle d’accès et l’anti-intrusion sur l’architecture réseau présente donc de multiples avantages et permet un pilotage de l’ensemble des fonctionnalités du bâtiment depuis un poste unique (PC, tablette, smartphone). Bosch, GE-Aritech, Honeywell, Siemens… tous les grands acteurs du secteur partagent cette démarche, au prix d’intenses efforts en R&D pour faire converger des systèmes technologies autrefois séparés en silo vers une même infrastructure IP.
Cambriolages 2012 – 2013 : les chiffres clés
- + 6,4 % en zone urbaine police
- + 4,7 % en zone rurale.
- +7 % dans les habitations principales en ville
- +1,3 % dans les habitations principales en zone rurale
- +10 % dans les résidences secondaires villes
- +17,7 % dans les résidences secondaires rurales
50 % des vols en résidence principale
44 % en locaux professionnels
6 % en résidences secondaires
Source : Observatoire national de la délinquance et de la réponse pénale (ONDRP)