L’ouverture du marché de l’électricité

© DR. Christophe Granger, Directeur de G2E SUD-EST.

L’ouverture des marchés de l’électricité est déjà une réalité pour un certain nombre d’entreprises et de particuliers.

En 2015, ce changement va être précipité par la fin des tarifs réglementés vert et jaune. Ces tarifs concernent tous les consommateurs professionnels qui ont un abonnement avec une puissance souscrite supérieure à 36 kVA : industriels, collectivités, bâtiments tertiaires. La loi leur impose de souscrire un contrat en offre de marché avant le 1er janvier 2016.

Les nouveaux fournisseurs, qui seront principalement des intermédiaires, solliciteront les consommateurs avec des offres souvent complexes. Il sera nécessaire de les analyser finement pour choisir le fournisseur et le contrat optimum, suivant son profil de consommation. Il faudra, bien sûr, avoir anticipé ce processus et connaître, comprendre, voire modifier sa propre consommation.

La loi Nome (Nouvelle organisation des marchés de l’électricité) oblige les fournisseurs à s’engager sur l’effacement de consommation lors des pics de demande au niveau national. En cascade, les consommateurs seront fortement pénalisés ou avantagés selon qu’ils consomment ou pas durant ces périodes de forte demande. En effet, la France produisant une quantité importante d’électricité via ses centrales nucléaires a besoin de lisser la consommation.

 

Quid des compteurs ?

Les contrats d’électricité seront alors découpés en segments C1, C2, C3, C4 et C5. Si le tarif C5 correspond exactement au tarif bleu actuel, les tarifs jaune et vert seront classés entre les segments C1 à C4 suivant la tension d’alimentation du site et le type de comptage.

Les compteurs seront adaptés aux nouveaux tarifs et sont d’ailleurs en cours de remplacement. Les compteurs C1 à C4 (types PME/PMI et Saphir) seront paramétrables à distance, posséderont au minimum 16 tranches tarifaires et éditeront les courbes de consommation en énergie active et réactive au pas de 10 minutes.

 

Des enjeux économiques

S’il est encore difficile de prévoir les futures offres des fournisseurs d’énergie, on peut penser qu’il sera très difficile pour les néophytes de comparer les offres. En effet, les fournisseurs afficheront des prix attractifs sur le cout du kWh. Il faudra être vigilant sur les pénalités en cas de dépassement de la puissance souscrite contractuelle, de consommation excessive en énergie réactive (kVArh), ou de consommation en période de forte demande… Ceux qui n’auront pas étudié le changement verront leurs factures d’électricité s’envoler.

 

Se préparer

Il convient dès aujourd’hui de se préparer en analysant correctement ses propres besoins et en étudiant son mode de consommation et son évolution future. Il faut:

  • Être capable de fournir son profil de consommation tout au long de la journée, de la semaine, de l’année. Les clients ayant leur courbe de consommation depuis plus d’un an seront les mieux armés.
  • Connaître l’énergie réactive consommée sur son site. L’énergie réactive sera très probablement comptabilisée non seulement en hiver (durant seulement cinq mois actuellement) mais également en été. Les nouveaux compteurs C1 à C4 auront en mémoire non seulement les courbes d’énergie active, mais également les courbes d’énergie réactive. C’est un grand changement lorsqu’on sait que de très nombreux consommateurs ne connaissent pas cette valeur, au mieux essayent de limiter les pénalités en hiver.

Les compteurs posséderont deux fois plus de périodes tarifaires. Ces plages horaires seront modifiables à distance. Il faudra étudier toutes les pistes pour délester ou décaler sa consommation pendant les périodes de forte demande d’énergie au niveau national.

Préparer la fin des tarifs vert et jaune est une priorité d’aujourd’hui pour maîtriser ses factures d’électricité de demain.

Si les compétences ou le temps manquent en interne, il faut s’appuyer sur une aide extérieure. Cet accompagnant devra être choisi en fonction de ses compétences et de son indépendance vis-à-vis des fournisseurs d’énergie, mais aussi des revendeurs de matériel.

Pour une bonne négociation d’un contrat à prix de marché, le maître mot reste l’anticipation.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *