Pour une entreprise, venir au CES, c’est accéder à une vitrine internationale, avec ses 150 000 participants venus de 140 pays. Pour les 3 600 exposants, dont les géants de l’électronique Samsung, LG et Sony, sur une surface de 185 000 m2 entre le centre de convention de la ville et les grands hôtels, l’enjeu est de développer de la visibilité. La mission French Tech pilotée par Bercy avait fédéré les start-up françaises sous le slogan « France is innovante ». De fait, la France a emmené sur place la première délégation européenne et cinquième au niveau mondial avec 120 entreprises, loin devant l’Allemagne (39) et le Royaume-Uni (33), allant des grands groupes tels que Dassault Systèmes, L’Oréal, La Poste ou Valéo, aux start-up (66 contre 38 l’an dernier). Soit une sur trois dans l’espace dédié du salon Eureka Park ! Si le succès de communication est indéniable, il reste à la French Tech à transformer cette forte impression en succès économique durable.
Parmi les applications liées à la ville intelligente, on retiendra la start-up Soyhuce, fondée il y a un an, qui développe plusieurs solutions dans le domaine du Big Data à l’attention de la smart city et de la smart industry. Au CES 2015, elle propose une nouvelle application intitulée City together, qui permet aux mairies d’avoir une communication étroite avec les citoyens de façon bijective, montante et descendante, améliorant ainsi la qualité de services urbains et l’implication des habitants.
Les objets connectés, du discours à l’industrialisation
Déjà grande tendance de 2014, la démocratisation des objets connectés a clairement continué à croître en 2015. Si les deux dernières années ont vu émerger de nouveaux objets dédiés au sport et au bien-être, on a vu cette année des produits destinés à des usages plus spécifiques.
Pas moins de 900 entreprises du monde entier opérant dans le secteur des objets connectés étaient présentes à travers les innovations proposées par des acteurs bien connus du marché, comme Withings, Cityzen ou Archos, mais également des start-up encore peu connues comme Airboxlab, Photonotix, 3DRudder, Ticatag, 12 Monkeys… La concurrence augmentant fortement sur ce marché, il sera intéressant de voir si les innovations présentées sauront convaincre le grand public à moyen terme. Outre la mesure de soi, il est clair que la thématique de la maison connectée et de la domotique sous des formes très variées a fortement émergé lors de cette édition 2015.
Le patron de Cisco, John Chambers, qui s’est s’exprimé lors d’un keynote, a insisté, tout comme son homologue d’Intel, sur la révolution que représente l’Internet des objets (IoT, Internet of things), notion qui est clairement le cœur de cette édition 2015 du CES. Si l’Iot va avoir un impact « peut-être dix fois supérieur à celui qu’a eu Internet », a-t-il déclaré, c’est que, au-delà des connexions individuelles (un réfrigérateur, une voiture, un bracelet, des chaussures…), la généralisation et la combinaison de toutes ces informations nous amène à un véritable Internet « total » (« Internet of everything »).
Après salon : des enjeux multiples
De retour de Las Vegas, ces start-up innovantes auront vraisemblablement à faire face à un enjeu majeur qui est celui de l’industrialisation et de la distribution, rappelle Dimitri Carbonnelle, expert en objets connectés auprès de la mission French Tech.
Pour les entreprises traditionnelles, l’enjeu est de prendre conscience rapidement de l’urgence à se poser la question de l’influence de l’Internet des objets sur leur activité, sous peine de se retrouver pour certaines marginalisées sur leur propre marché. En première ligne, l’automobile, l’hôtellerie et l’équipement de la maison. À la vitesse où certains secteurs se réinventent, des réponses seront certainement données chez ces acteurs d’ici le CES 2016.