Demain, la maison connectée sera la norme. D’aucun prédisent que la domotique deviendra un marché de masse entre 2015 et 2017 en Europe, grâce, notamment, à l’essor des objets connectés, à la baisse des prix rendant accessibles les fonctions au public.
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Objets connectés et domotique 2.0
Les objets connectés ont pris leur envol en 2014. Faire entrer la technologie dans les maisons devient ludique et chacun trouve un objet connecté qui répond à ses besoins. Mais le véritable progrès se fera quand les équipements traditionnels de gestion de la domotique (éclairage, audiovisuel, chauffage, ouvrants, alarmes et vidéosurveillance) communiqueront avec les objets connectés. Le thermostat Nest et la station météo Netatmo devront échanger avec la serrure électrique Okidokeys (voir ci-contre). Selon une étude menée par la société BVA, 84% des français considèrent les objets connectés comme un progrès même si pour 49% d’entre eux les prix sont encore trop élevés.
Depuis des années, des efforts sont faits pour démystifier la domotique des installateurs auprès du grand public. Trop chère, trop complexe d’utilisation. Les objets connectés, quant à eux, sont ludiques. Ils séduisent par leur design et leur accessibilité à l’achat. Enfin, les box domotiques sont installées par l’utilisateur lui-même, et ont l’avantage d’être reliées aux applications favorites des utilisateurs modernes, telles que Facebook ou la géolocalisation via smartphone.
Pour autant, la domotique 2.0 n’offre pas une installation cohérente pour l’habitat. La sonde hygrométrique installée dans les plantes du salon indiquera qu’elles ont besoin d’eau, via une alerte en temps réel sur le smartphone de l’habitant. Sans pour autant être reliée au système d’arrosage. Un pont est à bâtir avec la domotique 1.0, plus fiable et globale, capable d’interagir avec d’autres systèmes. Encore faudrait-il qu’elle soit en mesure de dialoguer avec les objets connectés.
Les enjeux techniques de la domotique du futur
S’il est certain que la domotique du futur sera interopérable, il reste un obstacle majeur à franchir : la compatibilité des interfaces. Ainsi, la box TaHoma de Somfy par exemple, utilise un protocole évolué bidirectionnel io-homecontrol®. Son interfaçage avec un produit domotique filaire type KNX est pour l’instant impossible. On n’a alors d’autre choix que d’équiper tout le bâtiment sous le même protocole, aux couleurs d’un seul fabricant. Cela au détriment du design de produits, par exemple, souigne Olivier Grannon du S2ICF.
Certains fabricants se penchent à présent sur la question, à la demande pressante des installateurs. C’est le cas de Schneider Electric avec Wiser, ou de MyFox, avec une API (Application programming interface.)
En allant encore plus loin, on peut imaginer la domotique du futur comme deux objets connectés intelligents, tels qu’une lampe et un volet roulant, interagissant directement l’un avec l’autre. Il faudra alors repenser la topologie de câblage. Mais apprendre à programmer les box domotiques est pour les domoticiens une opportunité vers un nouveau marché. Valoriser le conseil d’expert en domotique en proposant un service de conseil technique a été l’une des solutions envisagées lors du colloque par les adhérents. Avec l’idée d’installer, par exemple, une box gratuitement, sur un temps d’essai, avec une prestation telle que le comptage calorifique. Puis de remettre un audit contenant les préconisations de l’expert, ainsi qu’un devis pour l’installation des options correspondantes.