Afin de l’aider dans son programme de transition énergétique, le gouvernement français a sollicité un financement du fonds d’investissement de la Commission Européenne ; rénover le parc immobilier public à des fins d’efficience énergétique pourrait réduire la facture énergétique européenne de 15%.
La France a ainsi soumis une liste de 32 projets à la Commission Européenne, dans l’espoir de recevoir des financements du plan Juncker pour l’investissement (315 milliards d’euros). L’un de ces projets étant la Société de financement de la transition énergétique (SFTE), dont le but est de dégager des nouvelles ressources pour la rénovation des bâtiments publics sans accroitre la dette publique. Le projet a été initié en novembre 2013, et, d’après un rapport récent, « un investissement de 120 milliards d’euros dans la rénovation du parc immobilier public européen à des fins d’efficience énergétique sur les trois prochaines années créerait 600’000 emplois sur la même période ». Le même rapport précise surtout que « cela entrainerait une baisse de la consommation d’énergie et des émissions de CO2 de 10 à 15% ».
Rénover les bâtiments publics
Le but de ce mécanisme de financement de la transition énergétique est de créer des partenariats public-privé pour financer la rénovation de bâtiments publics de taille moyenne (pour des montants autour du million d’euros), écoles, bureaux ou hôpitaux, à l’exclusion cependant des logements sociaux. « On ne peut pas combattre le changement climatique si on ne réduit pas notre consommation énergétique », estime Alain Grandjean, membre du conseil scientifique de la Fondation Nicolas Hulot, ajoutant que les secteurs de la construction et du logement revêtent une importance capitale à cet égard.
D’après Philippe Pelletier, président de l’entreprise Plan Bâtiment Durable, « le principal atout de ce projet est que, pour la première fois, il est cohérent, bien pensé et assemblé par une large section de la société tout en étant soutenu par l’Etat »
Un projet français pertinent à l’échelle de l’Europe
Le projet a été « bien reçu à Bruxelles et à Paris grâce à sa pertinence et à son caractère innovant », d’après Michel Lepetit, vice-président de Shift Project. Les gouvernements d’autres Etats européens, comme l’Italie et le Royaume-Uni, ont en outre déjà décidé de soutenir de tels schémas de rénovation pour améliorer l’efficience énergétique de leurs propres bâtiments publics. L’Allemagne a également accepté de travailler en coopération étroite avec la France pour améliorer l’efficacité énergétique de ses bâtiments, en soutenant la coopération public-privé dans des projets pilotes innovants.
La Commission Européenne a reçu une liste de 2’000 projets, avec des demandes d’investissement pour un total de 1’300 milliards d’euros ; le tout doit maintenant être étudié par les ministres des finances de l’UE réunis au sein de l’ECOFIN.