Si la technologie hybride surclasse aujourd’hui les modèles 100% électrique sur le marché de la mobilité électrique, le problème du stockage de l’énergie n’est pas le seul responsable et beaucoup de consommateurs expriment encore leurs réticences face au nombre limité de station de recharge présentes sur les territoires français et européens. Un constat sans équivoque qui incite désormais les autorités et les industriels à encourager et à s’engager pleinement dans le déploiement d’un véritable réseau de recharge national.
Les ventes de voitures électriques restent en effet insignifiantes et ne représentent à l’heure actuelle que 0,5 % du marché de l’automobile. Un segment qui éprouve donc les plus grandes difficultés à décoller et pour lequel le gouvernement entend multiplier les mesures incitatives. Si le récent plan de développement évoqué par le ministre de l’Economie Emmanuel Macron lors du dernier Mondiale de l’automobile, met l’accent sur un superbonus à l’achat, il précise également les nouveaux objectifs de l’Etat en matière de bornes de recharge sur le territoire français.
Des objectifs fixés à plus de 16.000 bornes de recharge d’ici la fin de l’année, auxquelles seront ajoutées 16.000 bornes supplémentaires dans les quatre années à venir. Un projet d’envergure nationale qui devrait être mis en œuvre par le groupe Bolloré spécialisé dans les plateforme d’auto-partage.
« Nous sommes passés du stade de l’industrialisation au déploiement, auquel participeront également EDF et d’autres acteurs. Enfin, nous allons déployer une signalisation des stations de recharge électrique similaire à celle des stations essence », précisait Emmanuel Macron, ajoutant que cette mesure ferait prochainement l’objet d’un décret du ministère d’Ecologie afin de mieux encadrer les initiatives privées.
Dans ce cadre et avant que Bolloré ne révèle son ambition de construire 16.000 bornes de recharge en France, le groupe EDF avait déjà soumis une demande à l’Union européenne concernant l’installation de 200 stations de recharge rapide sur les autoroutes de l’hexagone. Un projet réalisé en partenariat avec plusieurs constructeurs automobiles engagés dans la mobilité électrique tels que Nissan, Renault, BMW ou Volkswagen et qui a obtenu l’aval de la Commission fin octobre.
L’énergéticien français pourra donc commencer à déployer son réseau de bornes de recharge rapide dès le début de l’année prochaine sur les axes autoroutiers aux abords des frontières avec l’Allemagne, la Belgique ou l’Italie. Ces stations permettront une recharge de 80 à 100% en moins d’une demi-heure et représenteront un investissement total de plus 10 millions d’euros dont près de la moitié devrait être financée par l’Union Européenne.
Parallèlement, le groupe allemand BMW présentait récemment un tout nouveau dispositif de lampadaires-stations de recharge permettant d’utiliser les systèmes d’éclairage déjà intégrés dans l’espace urbain pour recharger les véhicules électriques. Un dispositif qui pourrait lui permettre dans l’avenir d’augmenter de manière significative et pour un coût réduit, son réseau de bornes de recharge déjà estimé à plus de 18.000 bornes en Europe dans le cadre de son programme ChargeNow. De quoi ouvrir de nouvelles perspectives de développement à la voiture électrique.