Un projet de société de financement pourrait aider au lancement de grands travaux de rénovation dans le parc immobilier public français.
Cette « société de financement de la transition énergétique » (SFTE) permettrait d’accélérer la rénovation des bâtiments publics en délivrant une garantie publique aux prêts des banques, avec un objectif de 30 à 70 milliards d’euros d’opérations sur dix ans (et de quinze emplois par an et par million d’euros investi).
Un consortium public-privé autour de la fondation Nicolas Hulot et du think tank Shift project a présenté cet objectif ambitieux le 8 décembre : accorder une garantie financière (basée sur des fonds propres et contre-garantie par l’Etat) aux prêts des banques commerciales afin de faciliter la rénovation énergétique des bâtiments publics (en outre, la faiblesse actuelle des taux d’emprunts rendent le contexte économique particulièrement favorable).
Outre la relance économique du secteur et la création d’emplois directs induite, l’accélération de ces travaux devrait permettre une réduction sensible de la facture énergétique de la France (comme de ces collectivités locales). Et, dans le cadre du plan Juncker visant à mobiliser 315 milliards d’euros d’investissements publics et privés d’ici 2017, ce projet a été porté par la France devant la Commission européenne : « inséré dans un plan de relance économique européen, le projet SFTE pourrait rapidement porter ses fruits », insiste le consortium, soulignant que sa mise en œuvre effectif nécessite « une forte implication de la puissance publique ».
Les bâtiments publics représentent certainement « un potentiel important de travaux, accessible de manière financièrement viable (grâce aux économies d’énergie) et sans nécessiter une augmentation des dépenses de fonctionnement des collectivités publiques », estime le consortium. Il s’agit en effet d’environ 335 millions de mètres carrés, avec une consommation énergétique finale annuelle estimée à 70 TWh.
La SFTE, sans se substituer aux maîtres d’ouvrages et autres acteurs intervenant dans les projets de rénovation, pourrait en revanche apporter une garantie permettant aux banques, qui financent les projets de rénovation, de céder leurs créances à très long terme : « les banques accumuleront les petites opérations (de l’ordre du 1 M€) dans leur bilan, avant de les refinancer par paquet (de l’ordre de 100 M€) de titrisation en les proposant à des investisseurs de long terme. Elles gèreront le risque de taux entre le début de l’opération et la cession du crédit ».