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En Suisse, la politique énergétique met des gants avec les entreprises

Source: bilan.ch

Des dispositifs contraignants…
Plusieurs dispositifs ont été adoptés pour inciter les entreprises à réduire leur facture d’énergie, dont la composante principale n’est d’ailleurs pas le prix de production du courant : l’acheminement de l’électricité coûte de fait environ 10 centimes le kWh, quand le prix du courant varie entre 6 à 8 centimes le kWh. Le CN n’a pourtant principalement traité que de la composante production, dont le coût sera augmenté à 2,3 centimes le kWh. A partir de 2015, cela fera grimper l’aide aux énergies vertes de 850 millions de francs par an à quelque 1,35 milliard.

… mais inégalement répartis
Or, si les ménages (qui absorbent un tiers de l’électricité) ne pourront pas s’y soustraire, les entreprises auront au contraire à leur disposition une panoplie d’allégements et de dérogations : l’industrie et l’artisanat, 31,6% des 63,8 milliards de kWh en 2013, financeront pourtant nettement moins que le tiers du soutien aux énergies renouvelables.
De nombreuses entreprises seront ainsi exemptées partiellement voir totalement, afin de les protéger de la concurrence de leurs homologues de l’UE : si leur facture d’électricité représente 10% du montant brut de leur valeur ajoutée, l’Etat suisse remboursera la « taxe verte » (la restitution pourra aussi être partielle si le poids de la facture d’électricité est situé entre 5 et 10% de la valeur ajoutée).

Lobbying patronal
Le Centre patronal vaudois qui se lamentait à propos de « l’explosion des coûts » induits par la Stratégie énergétique 2050 semble ainsi avoir obtenu gain de cause. Autre exemple, alors que le Conseil fédéral suisse souhaitait augmenter la taxe CO2 de 36 à 84 Francs suisses par tonne, les députés ont refusé, par 137 voix contre 57.

Jean-Marc Guillier: Diplômé de Sciences Po Paris, Jean-Marc Guillier s’y spécialise déjà dans le domaine des marchés de l’énergie. En 2013, alors que Total SA finalise la phase d’exploitation en Ouganda, Jean-Marc passe un an dans ce pays durant lequel il participe avec de jeunes ougandais à la création d’un fonds d’investissement et commence ses contributions au site filière 3e. Il travaille désormais dans une structure similaire en Russie où il est amené à collaborer avec des géants du pétrole et du gaz, mais aussi des entreprises spécialisées dans l’énergie hydraulique, nucléaire ou les énergies renouvelables (Rosatom, Rushydro, E.on, EDF Fenice).

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