Le Premier Ministre Manuel Valls a inauguré mardi 2 décembre, à Montoir-de-Bretagne (Loire-Atlantique), une unité de production dans laquelle Alstom assemblera, à partir de février 2015, les générateurs et les nacelles de ses éoliennes Haliade 150 d’une puissance de 6 mégawatts.
Un centre d’ingénierie est également prévu à Saint-Nazaire, et à Cherbourg un atelier de fabrication de mâts et la production des pâles, le tout dans le cadre de l’appel d’offres sur l’éolien offshore lancé par le gouvernement, qui prévoit la création de cinq parcs d’éoliennes au large des côtes françaises. Ainsi les ateliers d’Alstom (label Haute Qualité environnementale) commenceront à produire les 238 éoliennes devant équiper à partir de 2017 les trois parcs qu’Alstom développe avec EDF Energies Nouvelles et le développeur breton Nass & Wind (Courseulles-sur-Mer (Calvados), Fécamp (Seine-Maritime), et Saint-Nazaire).
Cette inauguration est certes « un jalon majeur dans l’histoire d’Alstom et dans l’histoire industrielle du pays», comme l’a affirmé son PDG, Patrick Kron, mais ne doit pas faire oublier que le secteur énergie d’Alstom passera sous le contrôle de General Electric (GE) au premier semestre 2015. Dans ce cadre, GE a annoncé vouloir faire de Nantes le siège mondial de son activité dans les énergies marines renouvelables.
Reste à savoir quels seront les débouchés de ces unités de production capables de produire 100 machines par an : la survie de l’activité du site nazairien passera ainsi par l’international, et en particulier par l’équipement des parcs éoliens prévus au large des côtes britanniques d’ici à 2030. 80% des éoliennes d’EDF Energies Nouvelles sont déjà implantées hors de France, ce qui fait dire à son directeur général, Antoine Cahuzac, que « l’offshore reste une industrie d’avenir au niveau mondial».
Et la France, qui s’est fixé comme objectif la mise en service de 6000 MW en 2020, a des atouts à faire valoir : un réseau de transport et de distribution d’électricité solide et surtout une façade maritime importante et un bon régime des vents. La grande inconnue reste le coût de l’électricité produite par les éoliennes offshore. Dans le cadre de son obligation de rachat, EDF doit payer 180 à 200 euros le mégawattheure, un prix bien supérieur à toutes les autres formes d’énergie. Il semble cependant possible, d’ici à 2030, de ramener ce coût à 100-120 euros par MWh, grâce aux progrès technologiques permettant des gains de productivité sur la chaîne de fabrication, et à une baisse des coûts d’installation.