Le cercle vicieux de la consommation électrique
L’Afrique a une capacité de production totale de 74GW pour 860 millions d’habitants, soit environ la production d’un pays européen moyen ; ce chiffre alarmant met en évidence l’importante inadéquation entre l’offre et la demande. En outre dans une telle situation les opérateurs ne sont pas en mesure de s’adapter aux fluctuations de la demande à l’échelle journalière et saisonnière, occasionnant de nombreuses coupures aux périodes de pointe. Cette difficulté est aggravée par l’impossible traçage de la consommation d’énergie, car il n’est pas rare qu’un seul foyer officiellement relié au réseau alimente en réalité un groupe de maisons voire un quartier entier. Le décalage entre consommation déclarée et consommation réelle, les fuites d’énergie et le vol de courant électrique créent des problèmes de rentabilité pour les opérateurs qui manquent ainsi de moyens pour développer et moderniser le réseau.
La solution des compteurs intelligents
Plusieurs pays (comme l’Afrique du Sud et le Cameroun) utilisent la technologie des compteurs intelligents pour résoudre ce problème. Mis à part les fraudeurs, tout le monde trouve son compte dans ce système qui optimise les coûts à la fois pour les producteurs, les opérateurs et les consommateurs : en installant une technologie permettant de recevoir en temps réel l’information sur le débit d’énergie de chaque quartier ou unité de consommation, l’opérateur est en mesure d’ajuster l’approvisionnement selon l’heure et la zone, optimisant ainsi la répartition des faibles quantités d’énergie disponibles. La question des investissements nécessaires pour l’implantation de cette technologie reste cependant complexe, mais les regards sont tournés vers Yaoundé où 1000 compteurs intelligents doivent être installés prochainement.