En quatre ans, ce sont 200 entreprises spécialisées dans le secteur photovoltaïque qui ont dû mettre la clef sous la porte, entraînant la perte de 15 000 emplois en France. La filière est pourtant dynamique : sur la même période le coût des centrales photovoltaïque a été divisé par quatre, hissant l’énergie solaire au rang de source nouvelle d’énergie la moins coûteuse à moins de 100€/MWh devant l’éolien (220€/MWh) et l’EPR (118/MWh). Si le niveau de raccordement a connu une infime augmentation, on est pourtant loin d’être optimiste dans un secteur qui pourrait employer 40000 personnes en France au lieu des 10000 actuels.
La principale cause du décalage entre le potentiel de la filière et ses piteux résultats tient au besoin de visibilité pour garantir les investissements. On estime à 12 mois la période entre le lancement d’un appel d’offre et l’annonce des lauréats. Il faut ensuite compter six mois supplémentaires pour réunir les financements et pendant tout ce temps les professionnels de l’éolien restent en attente de perspectives, avec des coûts de fonctionnement qui ne sont pas couverts par la certitude de nouveaux contrats. Or il n’y a pour l’heure aucun appel d’offre en cours. Les regards sont tournés vers les pouvoirs publics dont le discours encourageant est en contradiction avec la réalité. Sur quatre appels d’offre promis en quatre ans, deux seulement ont eu lieu et l’ordre du jour semble s’être détourné de la question.
Des raisons d’espérer subsistent. Tout d’abord, la filière solaire se développe à l’étranger et de nouveaux marchés s’ouvrent pour les entreprises ayant la capacité de projection nécessaire. Le passage en deuxième lecture du projet de loi sur la transition énergétique en février prochain doit également permettre de remettre le sujet sur la table. Par ailleurs, le « Fonds Transition Energétique France » d’ACOFI a annoncé une opération d’investissement à hauteur de 360 M€ sur un grand parc solaire dans la région de Bordeaux. Selon les dirigeants du fonds, les circonstances sont très favorables à l’investissement dans l’énergie photovoltaïque alors que les prix du solaire se rapprochent des prix du marché de l’électricité. Le fonds prévoit d’ailleurs un taux de retour sur investissement de 8% à 10% en 8 ans.