La rénovation des bâtiments occupe une place importante dans la loi sur la transition énergétique qui a été votée à une large majorité en première lecture à l’Assemblée Nationale. Pour atteindre l’objectif de réduction de moitié de la consommation globale d’énergie dans le pays d’ici 2050, elle prévoit notamment une réduction des gaspillages grâce à une meilleure isolation des bâtiments.
Pour atteindre de tels objectifs, la loi prévoit l’installation de dispositifs extérieurs d’isolation. C’est sur ce point que s’opposent les associations de défense du Patrimoine, et en particulier sur l’article 3 du projet interdisant quiconque de « s’opposer à la mise en œuvre d’une isolation en saillie des façades et par surélévation des toitures des constructions existantes ». Ainsi, même les bâtiments présentant un intérêt architectural, historique ou esthétique pourraient être enfermés dans un cocon de protection, comme le dénonce l’ensemble des associations ayant signé le communiqué de presse publié hier pour mettre en garde contre l’atteinte au patrimoine que peut constituer ce point précis de la loi.
Le communiqué dénonce le fait que personne ne puisse s’opposer à l’emballage d’un bâtiment ancien, ce qui reviendrait à « gommer la spécificité de son architecture et transformer profondément la perception de l’histoire, des diversités urbaines qui se sont exprimées au travers de différents styles caractérisant chacun leur époque. »
Le communiqué demande des amendements prévoyants notamment le maintien des dérogations prévues par le code de l’urbanisme ainsi qu’une consultation systématique du ministère de la culture et d’experts avant toute intervention sur un bâtiment à caractère exceptionnel.