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Le stockage d’énergie, pierre d’achoppement de la transition énergétique

Source: motoblouz.com

Les centrales thermales et nucléaires ont un avantage indéniable : elles permettent l’adaptation quasi parfaite de la production à la demande. On ne peut en dire autant des énergies éoliennes et solaires dont la production peut être trop élevée lorsque la consommation est réduite ou au contraire trop faible quand les besoins sont importants. A l’heure actuelle, des pays comme l’Allemagne compensent les faiblesses de la production par  énergies renouvelables avec des apports d’ajustement par sources d’énergies traditionnelles (surtout le charbon, le pays s’éloignant du nucléaire).

Cette situation mène à un paradoxe, l’augmentation de la part des énergies renouvelables allant de pair avec l’augmentation de l’émission de gaz carboniques : en Allemagne l’émission de gaz carbonique a augmenté de 4% par an depuis 2009.

La solution serait donc un stockage efficace de l’énergie, un secteur pour le moment balbutiant, la technologie n’étant pas encore à la hauteur des usages attendus. Ainsi, pour subvenir à ses besoins de stockage et remplacer son parc de centrales à charbon, l’Allemagne devrait installer 28 000 batteries lithium, toutes de la taille d’un terrain de foot, et coûtant 15 million de dollars chacune. Par ailleurs, le coût écologique n’est pas nul non plus, car elles doivent être remplacées tous les sept ans or le recyclage des composants pose encore problème.

Les perspectives ne sont pourtant pas complètement obstruées. Les spécialistes du secteur prévoient une diminution de 50% du prix des batteries d’ici quelques années, baisse de prix notamment stimulée par un accroissement de la demande et donc des investissements dans le secteur. Par ailleurs, un changement radical du rapport à la consommation énergétique se profile, où la demande s’adapterait à l’offre plutôt que l’inverse : c’est dans cette logique que se développent les smart grids, qui permettent d’intégrer l’ensemble du réseau en incluant toutes les sources de production et en optimisant tous les points de demande d’énergie, afin d’organiser la répartition de l’énergie dans le temps de la manière la plus efficiente possible.

Jean-Marc Guillier: Diplômé de Sciences Po Paris, Jean-Marc Guillier s’y spécialise déjà dans le domaine des marchés de l’énergie. En 2013, alors que Total SA finalise la phase d’exploitation en Ouganda, Jean-Marc passe un an dans ce pays durant lequel il participe avec de jeunes ougandais à la création d’un fonds d’investissement et commence ses contributions au site filière 3e. Il travaille désormais dans une structure similaire en Russie où il est amené à collaborer avec des géants du pétrole et du gaz, mais aussi des entreprises spécialisées dans l’énergie hydraulique, nucléaire ou les énergies renouvelables (Rosatom, Rushydro, E.on, EDF Fenice).
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