Dossier : Éclairage des musées

rijksmuseum, Amsterdam, Pays-Bas Architectes : Cruz y Ortiz Arquitectos (principaux), Van Hoogevest Erchitecten (rénovation), Wilmotte et Associés (intérieur) Conception lumière : Arup Lighting (Lumière du jour), Beersnielsen (œuvres) réalisation du projet éclairage : Philips Lighting - © Philips Lighting. Photo Corné Clemens & John Geven Studio's

Il y a 222 ans, les musées ouvraient leurs portes au public, et livraient par là même leurs œuvres à tous les risques, en particulier celui de la détérioration. S’est alors posée la question de leur protection, contre le froid, la chaleur, et bien entendu la lumière, pourtant indispensable à leur découverte. Qu’elle soit naturelle ou artificielle, la lumière peut aujourd’hui être contrôlée, donc maîtrisée ; tout d’abord via des dispositifs qui laisseront pénétrer les rayons du soleil mais en les détournant, des sources sans ultraviolet ni infrarouge, des luminaires équipés de cadreurs et enfin grâce à une gestion de plus en plus sophistiquée de l’éclairage naturel. Alors, lighting or not lighting ? Ce n’est peut-être pas là, la question…

.

 

Projet : Musée de la faïence Frédéric Blandin, Nevers

Maîtrise d’ouvrage : Ville de Nevers
Maîtrise d’œuvre : Atelier Benoît Crépet
Conception lumière : Agence 8’18’’ Georges Berne / Claire-Lise Bague
Solutions éclairage : Limburg, Lucent, Philips, Régent Sylumis, Zlighting
Entreprises : Entreprise générale / Eiffage Construction Saône & Loire

© Jean-Christophe Tardivon
© Jean-Christophe Tardivon

Le musée de Nevers naît en 1844, dans la bibliothèque municipale, et s’enrichit peu à peu de dons.     En 1847, Jacques Gallois, collectionneur, vend sa collection à la ville et devient conservateur du premier musée jusqu’à sa mort en 1852. En 1907, lors de la mise en vente du bâtiment de l’évêché, Frédéric Blandin, banquier et ancien manufacturier de faïence, permet à la ville de l’acheter et d’y transférer le musée. Ainsi, entre 1914 et 1919, le palais épiscopal reçoit la plus grande partie des collections.

Une rénovation dans le respect de l’ancien

En 1975, le musée déménage sur le site d’une ancienne abbaye bénédictine et principalement dans un ancien hôtel particulier du XIXe siècle, mais, en 1979, il n’y a toujours que deux salles accessibles au public. En 2003, le musée ferme au public pour 10 ans, au cours desquels il va subir de grandes transformations : il se déploie désormais sur 2 100 m². À propos de cette rénovation, Benoît Crépet, architecte, explique sa démarche : « Il s’agissait, sans en perdre le sens, de déclarer une filiation, une continuité dans le temps et l’espace, et de réinterpréter   de manière contemporaine un continuum architectural. » Aujourd’hui, le musée conserve environ 19 000 pièces telles que peintures, sculptures, estampes, dessins, meubles, objets, monnaies… avec une place prépondérante réservée aux faïences et aux verres émaillés.

Une lumière adaptée à chaque salle

© Jean-Christophe Tardivon
© Jean-Christophe Tardivon

Dans la salle des faïences, une pleine lumière est réalisée à partir d’un éclairage indirect structuré et cadencé par les poutres, et est complétée par des plages diffuses à l’intérieur des vitrines, rehaussant les objets au plus près. Dans la salle des verres émaillés, un éclairage ponctuel gradable en fonction de l’effet recherché souligne chaque vitrine : à la fois par l’extérieur à l’aplomb de celle-ci et par l’intérieur, intégré au socle de la présentation. Implantée dans l’ancien chauffoir, la salle d’expositions temporaires présente une configuration spatiale sous voûtes. En travaillant étroitement avec l’architecte et le bureau d’étude structures, une trame de points d’alimentation a été intégrée dans les voûtes pour permettre l’implantation de projecteurs de rehaut ; ce dispositif est doublé d’un éclairage indirect creusé dans l’épaisseur de dalles de sol en pied des parois sur la longueur de la salle. L’éclairage du salon des collections Bossuat est réalisé à partir de structures fluorescentes posées sur poutres, qui mettent en lumière la toiture réhabilitée, donnant ainsi à lire le graphisme de la charpente à contre-jour. En rehaut sur œuvres pour les cimaises sous grande hauteur, des projecteurs à découpe sont fixés directement sur la poutre centrale longitudinale de retombée de toiture. Enfin, pour les boîtes architecturées accueillant de plus petits formats, une série de gorges lumineuses souligne les cimaises latéralement.

 

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *