Pentagone français (alias Projet Ballard), Tour D2 au cœur de La Défense, rénovation des tours City lights de Boulogne-Billancourt et du terminal numéro 1 de l’aéroport Charles-de-Gaulle, les projets d’envergure font tous appel au savoir-faire humain et technique de Wieland Electric France, née dans le giron de Wieland Gmbh, le leader mondial des technologies de connexion électrique et spécialiste du « Plug and Play ». Fondée en 1910 à Bamberg, « la Rome du nord des Alpes », par le docteur Fritz Wieland, l’entreprise spécialisée alors dans l’industrie électrique n’a jamais cessé d’innover et de pousser ses pions au-delà de ses frontières naturelles. Le groupe au capital familial, qui tire sa tradition d’excellence dans sa longévité, maîtrise son avenir. Et la belle histoire, ce sont les 2 200 salariés répartis sur trois continents dans dix filiales qui continuent de l’écrire. La Suisse et le Japon ont complété le dispositif début 2014. La filiale française fêtera son quart de siècle en 2015. Essai transformé, elle s’est hissée dans l’intervalle sur la deuxième marche du podium, à une encablure de sa consœur britannique. Elle incarne le dynamisme et la souplesse de la PME alliée à la solidité de la grande entreprise. Une entreprise à taille humaine, orchestre rodé de 23 collaborateurs qui s’organisent autour d’un bureau d’étude et d’un pôle d’ingénieurs commerciaux. Au pupitre, une direction bicéphale, en place depuis fin 2013. Serge Guenin et Régis Lecuyer, tous deux dans l’entreprise depuis 20 ans, maîtrisent les subtilités du secteur sur le bout de la baguette. Pas de fausses notes, chacun son pré carré, le tertiaire pour l’un, l’industrie pour l’autre, une gestion collégiale du quotidien. « Wieland France, c’est la rigueur germaine et une manière plus latine d’arrondir les angles », avance Serge Guenin, un brin rieur. Bref, l’Europe de la bière et celle du vin qui regardent dans la même direction ! Les bureaux sont ouverts, « l’information doit circuler pour plus de réactivité et assurer nos responsabilités jusqu’à la livraison définitive de nos installations ». Et ça marche. Les cogérants, à l’unisson, précisent au passage que « la croissance sur les deux derniers exercices s’est faite à deux chiffres et que la dynamique se poursuivra cette année ».
Richesse de l’offre, innovation, compétences
Le succès français de Wieland n’est pas fortuit, elle puise dans les ressources de sa maison mère, un grand groupe industriel, en matière de recherche & développement et d’appui technique. D’ailleurs, aime à rappeler Serge Guenin, le leitmotiv du siège est « comment pouvons-nous vous aider ? ». Wieland offre des solutions pour les usages les plus divers : armoires électriques, automatisation industrielle et du bâtiment, techniques de sécurité, la liste n’est pas exhaustive. Son catalogue est riche de 20 000 composants destinés aux marchés tertiaire et industriel, dont certains commercialisés par la concurrence sous leur propre bannière, et elle est portée par une innovation constante, plus de 1 000 brevets déposés en moins de 30 ans, à l’image du « système de précâblage rapide », SPR. La réponse à un constat, le secteur du bâtiment réduit les délais de construction, « une pression qui induit des conditions de montage difficiles et des risques d’erreur de câblage ; dans ce contexte, la connectique devient la solution », assure Régis Lecuyer. À partir des éléments de base, connecteurs, boîtes de raccordement, répartiteurs et cordons pré-confectionnés, des installations complexes qui partent du tableau jusqu’à chaque point terminal sont accomplies. Ce jeu de construction à haute valeur ajoutée, rationnel à mettre en place, minimise le recours à la main-d’œuvre, les irrégularités de montage, optimise la sécurité et réduit de 70 % le temps de pose, permettant donc une mise en service rapide. Avec 70 % de part de marché sur le segment tertiaire, « nous sommes le leader incontesté et incontestable », précise fièrement Régis Lecuyer.
Wieland Electric a intégré le développement durable, ou tout au moins « soutenable », dans sa politique générale pour en faire un nouveau levier de croissance. Sur le terrain des performances environnementales, Wieland, qui se veut très opérationnelle, développe des solutions astucieuses et économes. « La chaleur engendrée par les machines-outils est captée puis transformée en énergie pour climatiser les usines », explique Serge Guenin. L’ensemble des résidus générés par les ateliers tels que les copeaux de matières plastiques sont transformés en granulats pour retrouver de nouvelles applications et une nouvelle vie. Par ailleurs, en vertu de la réglementation européenne REACH, Wieland ne sélectionne que des fournisseurs capables de l’approvisionner en matières premières qui ne représentent aucun risque pour la santé humaine et la nature.
Une politique sociale responsable
Le développement durable ne s’appuie pas uniquement sur le pilier environnemental, mais aussi sur le volet social. Wieland a pour principe d’anticiper ses futurs besoins au niveau ressources humaines. Parce que « nous recrutons pour le long terme », souligne Serge Guenin, et parce que dans les faits, la majorité des collaborateurs sont en poste depuis plus de dix ans, maintenir leur employabilité tout au long de leur carrière est primordial. Wieland France développe donc en permanence les compétences des salariés en réponse aux nouvelles réglementations, aux développements technologiques, mais aussi pour maintenir son avantage concurrentiel. Une exigence d’excellence « gage de service optimal et de sécurité pour nos clients », explique Serge Guenin. Mais pas seulement, car chaque collaborateur dont les savoir-faire sont en permanence maintenus à niveau reste légitime et responsable sur son territoire. Une position qui le valorise et dont certains tirent profit au-delà de l’entreprise puisqu’une poignée d’entre eux, des chevronnés aux aptitudes reconnues, « sont experts auprès des tribunaux » souhaite rappeler Régis Lecuyer.
Wieland France voit donc l’avenir en vert, « Les grands projets repartent ». Et va devoir, pour accompagner sa croissance, étoffer ses troupes. Une très bonne nouvelle dans un pays où le marché de l’emploi, tombé dans un coma profond, ne donne aucun signe tangible de réveil.
Olivier Durand