Le 18 juin dernier, le projet de loi sur la transition énergétique a été présenté au Conseil des ministres. Le texte de Ségolène Royal prévoit de doubler la quantité d’énergies renouvelables d’ici 2020, dans le modèle français. Dix propositions clés ont donc été mises en avant pour arriver à un tel résultat.
L’objectif affiché par le gouvernement est d’arriver à un développement massif des énergies renouvelables dans le but de garantir l’indépendance énergétique de la France tout en diversifiant les sources énergétiques. Pour y arriver, un soutien financier sera apporté aux entreprises et aux ménages, pour un montant total estimé à 10 milliards d’euros. Le soutien financier, fruit d’un partenariat public/privé, doit permettre de former des secteurs industriels solides, compétitifs et créateurs d’emplois. L’objectif est de faire de la transition énergétique un levier principal du développement économique. D’autant que la France bénéficie de formidables atouts pour devenir l’un des principaux producteurs d’énergies renouvelables, que ce soit au niveau de son potentiel agricole, forestier ou maritime.
Favoriser le biogaz
Dix actions ont donc été prévues et permettent de fixer les objectifs par filière. La première concerne la production de chaleur : l’objectif est de doubler en trois ans la production de fonds de chaleur, issus de sources renouvelables (biomasse, bois, déchets, énergies recyclées). Un second objectif concerne la méthanisation. Un plan national est d’ailleurs fixé par le projet de loi, et prévoit la création de 1.500 méthaniseurs dans les trois prochaines années. L’objectif est de faire du biogaz une énergie produite et consommée localement, et qui sert d’alternative au gaz fossile.
Utiliser l’eau
En ce qui concerne le potentiel maritime de la France, deux résolutions sont prévues. La première est la création d’une filière d’excellence des énergies renouvelables marines. Elle comprend le développement de l’éolien off-shore (l’équivalent de 4 réacteurs nucléaires d’ici 2020), mais aussi la construction de fermes pilotes hydroliennes et le soutien aux énergies marémotrices, houlomotrices et thermiques. L’eau sera donc au centre de la transition énergétique. D’autant que la modernisation des centrales hydroélectriques déjà existantes est prévue pour en augmenter la production, sans pour autant porter atteinte à l’environnement en en créant de nouvelles.
Développer le photovoltaïque
Enfin, difficile de parler d’énergies renouvelables sans dire un mot sur les panneaux photovoltaïques. Ils devraient fleurir sur les toits des bâtiments les plus gourmands en électricité (centres commerciaux, entrepôts, usines…) et de nouvelles centrales au sol devraient faire leur apparition. Deux appels d’offres ont d’ores et déjà été remportés, et un troisième, concernant les installations photovoltaïques de grande puissance, sera lancé cet été.
Permettre la recherche et l’innovation
Mais l’État ne compte pas seulement sur les technologies existantes pour assurer la transition énergétique. C’est pour cette raison que la recherche et l’innovation sur les énergies renouvelables seront valorisées. Pour le moment, elles concernent des projets comme le photovoltaïque nouvelle génération, le solaire thermique ou encore le froid renouvelable, mais devrait bientôt concerner le stockage d’énergie et le développement des réseaux intelligents.
Fiancer la transition énergétique
Pour pouvoir mener à bien tous ces changements, l’aide au financement et la simplification des procédures administratives sont également envisagées. Le premier objectif est d’aider les collectivités à financer leurs projets. Des prêts « transition énergétique et croissance verte » seront mis en place pour le financement des projets de production d’énergies renouvelables. Du côté des PME actrices de ce changement, le recours à des emprunts obligatoires écologiques (« green bonds ») sera mis en place et permettra un remboursement sur de longues durées (20 à 30 ans). D’autre part, des mesures de simplification devraient permettre de réduire le coût des démarches et de limiter les délais de recours pour les énergies renouvelables maritimes. Enfin, le dernier outil de la transition énergétique concernera le régime des aides aux énergies renouvelables. Des aides financières aux énergies électriques renouvelables (éolien terrestre, solaire photovoltaïque) seront adaptées, pour assurer un bon équilibre entre l’offre et la demande et garantir la bonne utilisation des fonds publics.