Des chercheurs de l’École Polytechnique Fédérale de Lausanne ont mis au point un système pour minimiser les coûts d’infrastructures des bus électriques à recharge ultra-rapide. C’est le premier système de bus 100% électrique et à grande capacité, qui se recharge à chaque arrêt dans une durée record de 15 secondes.
Biberonner pour mieux consommer
Tous les acteurs du transport urbain de Genève se sont réunis pour mettre sur pied ce projet inédit. Un bus, pouvant accueillir plus de 130 passagers et fonctionnant uniquement à l’électricité, qui vient de terminer sa phase pilote avec succès. Fruit de la coopération entre l’opérateur des transports en commun TPG, le distributeur d’énergie SIG, ABB le fournisseur de technologie et le coordinateur OPI, le projet TOSA pourrait rapidement intégrer le réseau des transports publics de la ville de Genève. Ces bus rechargeables sont équipés sur le toit de batteries très réduites, dont la puissance vaut celle de deux batteries de voiture électrique. A chaque arrêt équipé, un bras robotisé placé sur le toit du bus se connecte automatiquement et permet de le recharger pendant une durée de 15 secondes, le temps de laisser monter et descendre les passagers. Cette technique dite du « biberonnage » lui permet d’être suffisamment chargé pour poursuivre son trajet jusqu’à la station suivante.
Viabilité assurée
Mais jusque-là, la viabilité de ce projet ne semblait pas évidente, car la compétitivité de ce bus nouvelle génération dépend d’une multitude de critères allant de son coût, aux contraintes technologiques. Au total, ce sont plus de 56 variables qui déterminent la rentabilité et la performance de l’installation. Pour qu’il puisse intégrer le réseau de transports publics, des chercheurs de l’Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne ont donc mis au point un modèle qui détermine la solution la plus rentable et la plus performante. Les besoins d’un bus ont donc été modélisés, ainsi que ceux des stations d’alimentation, en fonction des conditions du trajet. On peut donc aujourd’hui dessiner virtuellement une ligne TOSA et évaluer son coût d’exploitation grâce à l’interface mise au point par les chercheurs. La première ligne sera mise en place à Genève en 2017 et de nombreuses villes ont d’ores et déjà manifesté leur intérêt pour ce système.