Considéré comme dépassé, le PUE, indicateur traditionnel de mesure pour l’efficacité énergétique des centres d’exploitation thermique, devrait être supplanté par l’apparition d’une nouvelle norme, le DCEM.
Le 17 et 18 juin dernier à la Défense, le Club des responsables d’informatique et de production (CRIP) a présenté, après deux ans de travail, le nouveau indicateur destiné à la qualification de l’efficacité énergétique des data centers. Mis au point par le CRIP et CTO Alliance, ce nouveau système espère se substituer à court terme à l’ancien modèle. Perçu comme obsolète, le PUE, d’origine nord-américaine et utilisé par la plupart des grands groupes étasuniens, ne s’inscrit pas dans les objectifs imposés par le Protocole de Kyoto de 2005 et ne produit pas d’analyse réellement objective de l’efficacité énergétique des datacenters. Plusieurs sociétés utilisant des data centers pour l’analyse et le contrôle de leurs données se sont d’ores et déjà converties au DCIM, comme PSA, Thalès ou Orange, remplaçant ainsi l’ancien système.
Dominique Roche du club des directeurs de Productiondéclare : « Le PUE est mort, car il n’est pas exploitable au niveau opérationnel. C’est en tout cas l’avis de l’Europe. Les Chinois sont d’accord. Et les Japonais pas loin de l’être ». En bref, une révolution internationale dans le secteur des centres de traitement de données !
Plus encore, le DCEM s’inscrit aussi dans le cadre de l’ETSI, à savoir l’agence européenne destinée à encourager la standardisation des normes en matière de télécommunication. Plusieurs critères objectifs sont ainsi utilisés pour déterminer la classe d’appartenance des data centers, à savoir la consommation d’énergie, le coefficient d’efficacité énergétique et les énergies réutilisées et renouvelables. En outre, quatre catégories de gabarit (de S à XL) calibrent les centres de traitement des données selon leur taille. Enfin, 9 classes de performances, allant de A à I, sectorisent finalement les data centers en fonction de leur capacité à optimiser leur consommation d’énergie . Aujourd’hui, les data centers les plus efficaces sont capables d’atteindre les classes B et C. A ce jour, aucun n’est à la classe A. Ne serait-ce que pour laisser une marge de progression supplémentaire aux utilisateurs de data centers…