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Les drones, des appareils… électrisants !

La France pionnière

Les drones, «bourdons » en français,  fréquemment utilisés dans le secteur militaire aux États-Unis ou en Israël se déploient massivement dans le marché civil. Une occasion en or pour la France qui peut aujourd’hui se vanter d’être pionnière en utilisant des drones dans le secteur civil et industriel.  Ce sont près de 400 entreprises, constructeurs et opérateurs confondus que les drones font travailler dans le territoire.   Une première mondiale, qui place la France en innovatrice incontestée et incontestable.  Pour rendre cela possible, elle a autorisé et réglementé l’ouverture de son espace aérien, ce, depuis avril 2012.

Le cinéma et les chaînes de télévision ont témoigné un fort intérêt pour la technologie, capable d’offrir des plans de vus étonnants et des images aux qualités exceptionnelles « Grâce à ces appareils, nous avons réussi à réaliser des centaines de plans impossibles à tourner jusque-là. Pour filmer des animaux, par exemple. Une bête ne se méfie pas d’un objet volant relativement silencieux. », déclare enthousiaste, le réalisateur Frédéric Fougea.

Il semblerait pourtant que les drones bien plus que des caméras haute définition, auraient davantage à offrir.  Mis au service des agriculteurs, ils permettent de mieux doser les engrais ou de mesurer la quantité d’eau dans le sol. GrDF pour sa part, les utilise pour faire le bilan thermique des immeubles.  Une aide providentielle qui soutient les thermiciens et électriciens en apportant des informations supplémentaires. Chez les pompiers, le drone est utilisé pour prendre des photos géoréférencées afin de délimiter le contour du feu.

Les lignes électriques hautes tensions surveillées

ERDF à la pointe de l’innovation envisage pour sa part d’utiliser l’engin sur l’ensemble du territoire français.  Après quelques essais fructueux, l’électricien a signé avec Delta Drone deux premières commandes en 2013. L’objectif pour ERDF est de pouvoir déléguer l’inspection des lignes électriques à haute tension aux drones qui réaliseront une cartographie en 3D des postes de transformations électriques de forte puissance.

Le second usage, consacré à la détection d’incidents de lignes électriques pour pallier le problème des pannes, permet  également un diagnostic périodique d’élagage dans les zones d’accès difficile.  Une panne qui prenait parfois des journées entières aux agents ERDF pour être réparée, peut l’être en quelques heures seulement avec des drones. Sans oublier qu’ERDF pour la transition énergétique a massivement investi dans les smart grids. Nos réseaux électriques bientôt intelligents, seront capables d’optimiser la production, la distribution et la consommation d’électricité. Le système décentralisé sera moins vulnérable aux pannes de grande ampleur. On peut donc espérer qu’avec les smart grids couplés aux drones, les pannes électriques seront de l’histoire ancienne. Il faut d’ailleurs admettre que ces machines offrent un avantage économique considérable. Un drone et ses opérateurs coûtent 2000 à 3000 euros par jour, c’est le prix d’une seule heure d’hélicoptère.

Ingénieux, pratiques, peu coûteux, ils pourraient générer de nouveaux emplois. Frédéric Serre, président du directoire et cofondateur de Delta Drone estime que ce sont entre 40 000 et 60 000 emplois qui seront créés les années à venir. Il semblerait que les drones seront indispensables à la la transition énergétique future et ERDF ne s’y est pas trompé en investissant lourdement dans l’engin, celui-ci fait aujourd’hui partie des 34 plans d’Arnaud Montebourg pour « une Nouvelle France industrielle ».

Corentine François: