Arnaud Brouquier est directeur général de l’entreprise marseillaise Delta Sertec, intégrateur-installateur courant faible et domotique. Adhérent du syndicat S2I Courant Faible, il a choisi de faire progresser son entreprise en trouvant des solutions innovantes pour faire évoluer son offre et conquérir de nouveaux marchés.
electricien3e – Présentez-nous votre entreprise, Delta Sertec.
Arnaud Brouquier – Delta Sertec est une entreprise familiale, qui va fêter ses 35 ans cette année. Nous sommes implantés sur deux sites, Marseille et Avignon. Une quarantaine de personnes constituent notre équipe, qui reste majoritairement la même au fil des ans. Spécialiste de la TV collective à l’origine, nous avons développé notre savoir-faire dans tous les domaines du courant faible. Aujourd’hui nous sommes véritablement intégrateurs des technologies du bâtiment intelligent et connecté. »
E3e – En ce début 2014, Delta Sertec se porte bien. Grâce à quel choix d’orientation stratégique ?
A. B. – Depuis 3 ans, nous avons pris un virage afin de nous orienter très fortement sur les nouvelles technologies. Notre mot d’ordre est de faire progresser notre offre, afin de proposer aux clients des solutions toujours plus innovantes. Pour cela, nous misons sur la veille technologique orientée recherche et développement, ainsi que sur l’autoformation. Cela nous permet d’avoir une longueur d’avance afin d’anticiper la demande et d’être prêts à y répondre. C’est un investissement à la base, puisque 5 à 10 % du temps de travail de nos techniciens est consacré aux essais sur des nouveaux produits d’intégration. Mais le résultat est payant.
E3e – Pourquoi le choix des nouvelles technologies ?
A. B. – A l’heure où Google vient d’acquérir le roi de la domotique, NEST, nous sommes confortés dans notre choix par ce signal fort. Avec le développement des nouvelles technologies et des communications inter-systèmes, notre métier d’électrotechnicien a évolué pour s’enrichir de la compétence d’informaticiens.
Notre credo, c’est le « tout pilotable à distance ». Faire communiquer vidéosurveillance et contrôle d’accès, ou encore alarmes intrusion avec échange d’informations bidirectionnel. Il n’y a plus de frontières ! Ce qui fait le lien entre tous les dispositifs électroniques et les applications associées, c’est l’informatique.
Les attentes des clients ont changé par rapport aux années 2000. Ils préfèrent aujourd’hui revenir vers de véritables spécialistes et exigent également de plus en plus de réactivité.
E3e – Comment l’évolution technologique vous permet-elle de répondre à de nouveaux besoins et d’acquérir ainsi de nouveaux marchés ?
A. B. – Le cas de la vidéosurveillance est un bon exemple. En 5 ans, nous avons vu la demande évoluer dans ce domaine. A la fonction purement sécuritaire s’est additionnée la notion de vidéomanagement, vidéomarketing et même vidéoanalyse.
Dans le contexte d’un grand magasin par exemple, il s’agit d’un outil précieux pour optimiser les surfaces de vente. Grâce à des logiciels de plus en plus poussés et performants qui permettent le comptage des personnes ou l’analyse du trafic, le gérant peut réagencer son magasin de manière pertinente. Stade de foot, aéroport, pour chaque type de lieu, les applications de tels dispositifs sont nombreuses et ne cessent d’évoluer.
E3e – De nouveaux marchés s’ouvrent-ils également dans le domaine de la domotique, en plein essor depuis les dernières années ?
A. B. – Nous sommes particulièrement attentifs aux évolutions des technologies domotiques mais aussi de l’immotique à grande échelle, qui représentent des opportunités toujours croissantes.
Aujourd’hui, les réseaux communicants permettent de superviser totalement le bâtiment, ou même un groupe de bâtiments représentant plusieurs centaines ou milliers de logements ou bureaux.
Vidéophonie, relevé de consommation énergétique, pilotage domotique de l’appartement sont accessibles depuis une seule et même tablette pour chaque logement. Un système centralise les données de tous les appartements et les analyse. De quoi intéresser non seulement les syndicats d’immeubles, mais aussi les PME, les bailleurs sociaux, les hôpitaux ou encore les collectivités territoriales.
E3e – Votre adhésion au syndicat S2I Courant Faible est un élément- clef de votre réussite ; selon vous, expliquez-nous pourquoi.
A. B. – Je m’épanouis au sein du syndicat ! Tous les mois, je participe à une réunion téléphonique que nous avons organisée avec deux autres sociétés adhérentes. Cela me permet de confronter mes idées avec d’autres chefs d’entreprises du même domaine d’activités. Nous échangeons sur nos pratiques, nos échecs, nos tests de produits ou nos orientations technologiques, mais aussi au sujet de problématiques organisationnelles ou de maintenance. Ces échanges sont très constructifs, c’est vraiment l’envie de progresser qui nous réunit.