Cette étude détaille grâce à la participation de 400 experts, les trajectoires contrastées de la demande et du mix énergétique tout en estimant leurs conséquences socio-économiques et environnementales. L’objectif est de simplifier ce dossier environnemental dans le cadre de la préparation du projet de loi sur la transition énergétique qui devrait être examiné par le Parlement en 2014.
Le contenu des trois scénarios
Le scénario « Sobriété renforcé » (SOB) : il s’appuie sur une évolution importante des comportements individus quant à la réduction énergétique, l’amélioration de l’efficacité énergétique et le développement des énergies renouvelables. Cet ensemble suggère une rénovation de l’habitat.
Le scénario « Décarbonisation par l’électricité » (ELE) : le principe est simple, c’est la combinaison d’un effort marqué d’efficacité énergétique et d’une augmentation de la part de l’électricité désabonnée dans les différents usages.
Le scénario « Vecteurs diversifiées » (DIV) : ce scénario se concentre sur l’efficacité énergétique et souligne sur la diversification des sources et vecteurs énergétiques, avec une forte participation de la biomasse, la récupération de chaleur fatale qui joue un rôle majeur dans les systèmes énergétiques intelligents.
Ces trois possibilités suggèrent tous des efforts en matière d’efficacité énergétique afin de permettre une réduction très importante des consommations d’énergies fossiles et l’insertion des énergies renouvelables, surtout dans le secteur électrique.
Comparaison avec les scénarios de Greenpeace :
Greenpeace préconise un développement massif des énergies renouvelables, une sortie du nucléaire possible dès 2031, une maîtrise de la demande d’électricité et enfin la révolution des transports. Selon l’organisation internationale, la transition énergétique est un choix collectif qui peut se faire sans surcoût et créer des emplois en allégeant à terme la facture de l’énergie en France et en garantissant son indépendance énergétique.
Les conditions pour atteindre le « facteur 4 » pour l’ANCRE
Pour atteindre le « facteur 4 » plusieurs conditions sont exigées. Tout d’abord, il faudrait un rythme soutenu d’innovation et de diffusion des technologies : développement des infrastructures, aménagements et une stratégie industrielle pour contrer le risque de dépendance des technologies importées. D’autre part, l’utilisation des technologies de rupture est primordiale : captage, recyclage, stockage du CO2, réseaux intelligents, stockage électrique de grande capacité.
Quels objectifs pour ces trois scénarios ?
Mis à part le fort investissement nécessaire pour atteindre le montant estimé de mille milliards d’euros d’ici 2050, les trois scénarios permettent une réduction de 65% ou 70% de la totalité des émissions de gaz à effet de serre tous secteurs confondus à l’horizon 2050. Ils peuvent générer également une réduction de la dépendance énergétique extérieure, l’amélioration de la balance commerciale et l’emploi. Néanmoins, les prix unitaires de l’énergie se verront attribuer une augmentation quel que soit le scénario appliqué. Il est donc possible que l’électricité double d’ici 2050 tandis que l’impact sur le budget des ménages et les coûts des entreprises restent limités étant donné la consommation d’énergie fortement réduite.