Lumière dans la cité, vecteur de cohésion sociale ?
Light in the city, a vector of social cohesion?
Zorica Matic, artiste-chercheuse en culture de la lumière, publie, avec le soutien de l’Unesco, les actes du colloque qu’elle a organisé le 1er juin 2015 à Paris. Une initiative qui a posé la toute première pierre de la Journée internationale de la lumière.
Lumières – Comment est né votre intérêt pour la « culture de la lumière » ?
Zorica Matic – C’est en intégrant la branche énergie d’une grande entreprise que j’ai eu mon premier contact avec le matériau lumière. C’est vraiment dans ce contexte que j’ai porté un autre regard sur l’éclairage, en particulier son rôle dans la ville. C’était une création de poste unique dédié aux illuminations, avec une mention spéciale pour les projets d’éclairage festif, notamment de Noël. En 2013, je quitte ce poste avec l’envie d’élargir le spectre et prendre mon envol en indépendante.
C’est à ce moment-là que vous avez créé Les Idées Lumières ?
Non, dès 2011, j’avais déjà envie de communiquer et de partager auprès d’un public plus large la passion de la lumière, et c’est ainsi que j’ai lancé Les Idées Lumières. Il existait bien sûr déjà plusieurs organismes, mais j’avais en tête de fédérer ces métiers par un événement unique qui permettrait à tous ces passionnés de lumière de se réunir et faire oeuvre commune. Un tel projet ne se construit pas en quelques jours. Lorsque j’ai quitté mon entreprise en 2013, j’ai intégré une école d’art, et j’ai commencé à interviewer des acteurs d’horizons différents : artistes, concepteurs, chercheurs, scientifiques, responsables d’organisations professionnelles, etc. Ces entretiens s’inscrivaient dans le cadre de mon sujet de recherche pour mon projet d’étude. C’est ainsi que j’ai formulé l’observatoire de la lumière, en même temps que la Journée internationale de la Lumière. Un peu plus tard, j’apprends que 2015 sera l’Année internationale de la lumière ; je décide alors de mettre à profit cette même synergie et, en juin 2015, j’organise le colloque « Lumière dans la Cité ».
“J’avais envie de
communiquer et de partager
auprès d’un public plus large »
Quel était l’objectif de ce colloque ?
Ce colloque avait un double objectif : contribuer à la célébration de 2015, Année internationale de la lumière, tel un manifeste pour la culture de la lumière, et lancer l’initiative afin de pérenniser ces célébrations en proclamant une Journée internationale de la lumière. Ceci afin de développer et promouvoir la culture de la lumière, en sensibilisant le public le plus large au rôle fondamental de la lumière dans l’histoire des civilisations. Le thème de la lumière dans la cité a été choisi parce que la complexité démographique et sociologique de l’espace urbain le rend propice à l’examen de l’influence de la lumière sur notre vie quotidienne. Ainsi, ont répondu présents artistes, scientifiques, concepteurs lumière.
Le colloque a été le déclencheur de la Journée internationale de la lumière ?
Oui. Après le colloque, l’initiative a été reprise par l’Unesco, et j’ai également rencontré Darko Tanaskovie, ambassadeur de Serbie auprès de l’Unesco, qui a soutenu le projet de cette journée. En 2017, l’Unesco a proclamé le 16 mai « Journée internationale de la lumière » et m’a proposé de soutenir la publication des actes du colloque sous la forme d’un ouvrage en format poche qui sera édité par Les Idées Lumières en trois langues : français, serbo-croate et anglais, et disponible en 2018. Le livre s’inscrit dans ma démarche de dresser un portrait de la lumière urbaine, et j’invite tous les passionnés de lumière à organiser et participer activement à des événements le 16 mai prochain.
Zorica Matic, artist- researcher in the culture of light, is publishing the proceedings of the symposium she organized on June 1, 2015 in Paris, and which laid the foundation stone for the International Day of Light with the support of Unesco.
Lumières – When did you show your interest in the “culture of light”?
Zorica Matic : I had my first contact with light when I joined the energy branch of a large company. It was really in this context that I took another look at lighting, and especially at its role in the city. It was a unique post dedicated to illuminations, with a special mention for festive lighting projects, especially Christmas illuminations. In 2013, I left with the desire to have a larger spectrum and to take off independently.
Was that when you created Les Idées Lumières?
No, as early as 2011, I already wanted to communicate and share my passion for light with a broader audience, and that’s when I launched Les Idées Lumières. Although there were already several existing organizations, I had in mind to federate these professions through a single event that would allow all those light lovers to work together. It takes time to build such a project. When I left the company in 2013, I joined an art school and started interviewing actors from a variety of backgrounds: artists, designers, researchers, scientists, managers of professional organizations, etc. These interviews were part of my research topic for my school. This is how I developed the observatory of light, at the same time as the International Day of Light. Later, I learned that 2015 would be the International Year of Light, so I decided to use the existing synergy, and in June 2015, I organized the symposium “Lumière dans la Cité”.
« I wanted to communicate
and share my passion for light
with a broader audience”
What was the objective of this symposium?
The goal of the symposium was twofold: to contribute to the celebration of the 2015 International Year of Light as a manifesto for the culture of light, and to launch an initiative to perpetuate these celebrations by proclaiming an International Day of Light. This in order to develop and promote the culture of light, by sensitizing the widest possible public to the fundamental role of light in the history of civilizations. The theme of light in the city was chosen because the demographic and sociological complexity of urban space makes it conducive to examining the influence of light on our daily lives. Thus, artists, scientists, lighting designers attended.
Was the symposium the trigger for International Day of Light?
Yes. After the symposium, the initiative was taken up again by Unesco, and I also met Darko Tanaskovic, Serbian Ambassador to Unesco, who supported the project. In 2017, Unesco proclaimed 16 May as the International Day of Light and proposed to me to support the publication of the proceedings of the symposium in the form of a pocket-sized book, which will be published in 2018 by Les Idées Lumières in three languages, French, Serbo-Croatian and English. The book is straight in line with my attempt to draw a portrait of urban light, and I invite all light lovers to organize and actively participate in the events of May 16.
Lumière dans la cité, vecteur de cohésion sociale ?
Light in the City, a Vector of Social Cohesion?
Sous la direction de Zorica Matic
Préface/Foreword – Darko TANASKOVIC, La lumière, entre physique et métaphysique / Light, between physics and metaphysics
Introduction – Zorica MATIC, La lumière comme langage universel / Light as a universal language
I. Retour sur l’année 2015, année internationale de la lumière
Back to 2015, international Year of Light
Maciej NALECZ, La lumière comme facteur du progrès social / Light as a factor of social progress
John DUDLEY, Impressions sur les célébrations de 2015, Année internationale de la lumière / Impressions on the celebrations of 2015, The International Year of Light
Costel SUBRAN, Année de la lumière et année lumière. Célébration de l’Année de la lumière en France et dans le monde / The Year of Light and The Lighting Year. Celebration of the Year of Light in France and worldwide
II. La lumière et les arts
Light and Arts
Éric MICHEL, Le passeur de lumière / The light passer
Yann TOMA, Human Energy. L’art comme échange d’énergie par la lumière
Human Energy. Art as energy exchanged by light
III. Les lumières de la ville / Lights in the City
Pauline ROBERT, La lumière dans les recherches et projets urbanistiques
Light in research and urban projects
Roger NARBONI, Faire voir l’invisible. La naissance du design de lumière
Showing the invisible. The Birth of light design
Luc GWIAZDZINSKI, La nuit est un bien commun qui résiste à la lumière
Night is a common asset that withstands lit
Notre article sur la Journée Internationale de la Lumière ici.
Our article on the International Day of Light here.