Mercredi 17 février, la Ministre de l’Environnement, de l’Energie et de la Mer a annoncé qu’elle reprenait la présidence de la COP21 jusqu’à la prochaine conférence au Maroc à la fin de l’année. Elle succède à Laurent Fabius, qui a confirmé dans une lettre adressé au Président de la République son renoncement à cumuler la responsabilité de Conseil Institutionnel et de la COP. Chargée des relations internationales sur le climat à l’issue du remaniement, Ségolène Royal entend reprendre et revoir « la totalité du dossier climatique »
Action et concrétisation
Après avoir passé deux ans à préparer en amont les négociations de la Conférence de Paris sur le climat, Ségolène Royal avait été chargée de « la construction d’une position européenne ambitieuse » et de « la mobilisation de la société civile » alors que Laurent Fabius assumait « la responsabilité globale de la négociation multilatérale ». Aujourd’hui, la Ministre revient au devant de la scène environnementale et a présenté ses objectifs à concrétiser durant sa présidence :« Les trois priorités sont de faire en sorte que l’Accord de Paris se concrétise, que les contributions nationales soient effectivement appliquées par les pays et que l’agenda des solutions soit mis en œuvre afin que l’action se poursuive entre aujourd’hui et 2020 », a-t-elle détaillé lorsqu’elle a annoncé sa nouvelle fonction. En outre, elle souhaite accomplir la signature et la ratification rapide de l’Accord de Paris, dont la cérémonie de signature est prévue le 22 Avril 2016 à New York, mais aussi l’adoption des décisions d’application de l’Accord. Elle aura également comme mission de convaincre les 195 états participants à revoir leurs ambitions environnementales à la hausse d’ici 2020, s’ils veulent honorer leur promesse de maintenir le réchauffement climatique en dessous de la barre des 2°C. Enfin, Ségolène Royal veut encourager la mise en œuvre rapide du paquet Energie-Climat 2030 pour que l’Union Européenne conserve son rôle d’exemple à suivre dans la lutte contre le changement climatique.
Revoir les objectifs
En tant que nouvelle présidente de la COP21, Ségolène Royale codirigera tout au long de l’année des réunions de travail avec le secrétariat de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) (l’instance en charge des négociations multilatérales sur le climat) pour discuter des mesures à mettre en place dans le cadre de la lutte contre le changement climatique et des avancées régulières dans cette problématique mondiale.
A l’heure actuelle, l’Accord de Paris est bloqué en Australie et aux États-Unis, où le plan américain pour une énergie propre (America’s Clean Power Plan) a été suspendu par la Cour Suprême mardi 9 février, mis en cause par trois États « charbonnier » où la part de l’électricité consommée et produite par des centrales à charbon est écrasante. Un problème que Ségolène Royal compte évoquer en avril prochain lors de la cérémonie de signature, dans la mesure où les États-Unis reste un allié majeur dans la réduction des émissions de GES mondiales.
En Europe, elle œuvrera pour organiser la lutte contre le changement climatique avec équité. « Elle va devoir s’impliquer dans le dossier complexe de la répartition [des efforts dans la réduction des GES] entre les États de l’Union Européenne » explique Pierre Radanne, expert des questions énergétiques et climatiques.
Globalement, l’objectif est de dépasser l’Accord de Paris en terme d’émission de gaz : avec les objectifs fixés lors de la COP21, la planète tend vers un réchauffement climatique qui attendrait les 3°C. Pour Ségolène Royal, ça signifie sensibiliser toujours plus au réchauffement climatique et encourager l’utilisation des énergies propres et renouvelables en tant que chargée des relations internationales sur le climat. Dans cette perspective, elle organisera la COP22 qui se tiendra à Marrakech le 7 Novembre 2016.