On parle de « maintien à domicile » lorsque la personne âgée fait le choix de rester chez elle. La création de maisons intelligentes reliées à une centrale domotique permet d’améliorer la qualité de vie des handicapés et des séniors. La sécurité est un thème primordial en domotique, et grâce à ces systèmes, une nouvelle façon de vivre est en train d’émerger. Pour que le marché se démocratise, il est important que le prix reste abordable et que l’utilisation soit simple. Surtout, il est indispensable que les intégrateurs sachent en expliquer les avantages. Mais on peut s’interroger : avec l’arrivée croissante des objets connectés, y-at-il encore un intérêt à faire converger tous ces systèmes d’utilisation vers une centrale domotique ?
Grâce à différentes aides, à la fois humaines (aides à domicile), matérielles (aménagements de la maison) et financières, la personne dépendante peut continuer à vivre dans son logement. Cette solution constitue une alternative au placement en établissement spécialisé de type maison de retraite ou Ehpad. Le maintien à domicile s’est fortement développé au cours de ces dernières années, même si le marché reste encore très faible en valeur. Le placement en maison de retraite est aujourd’hui moins automatique pour les personnes âgées dépendantes. Avant toute prise de décision, il faut surtout évaluer l’état de santé de la personne âgée ainsi que sa situation financière. Bon nombre de solutions matérielles réalisées par l’installateur électricien domotique permettent de faciliter ce maintien. L’aménagement du domicile apporte des solutions pour permettre aux personnes âgées de garder une certaine liberté. La domotique favorise alors l’indépendance des personnes en difficultés telles que les séniors et les handicapés. Des services santé sont mis à disposition pour les personnes à mobilité réduite (PMR) et les personnes âgées. Les situations anormales peuvent être détectées afin de limiter les risques. Un « smart home » équipé de plusieurs capteurs qui permettent de détecter les mouvements ou l’absence suspecte d’activité autorise les individus à rester quelques années de plus chez eux.
Pourquoi la domotique ?
Avec la domotique, rien n’est figé, tout est évolutif. Pour accompagner les évolutions du mode de vie, il suffit de reconfigurer l’installation. Plus de 92 % des personnes âgées de 80 à 84 ans vivent en logement autonome. Elles sont encore plus de 84 % dans la tranche des 85-89 ans, et 71 % dans la tranche des 90-94 ans (source : DIACT, Vieillissements et activités des territoires à l’horizon 2030). Concrètement, la domotique permet de continuer à faire mille choses chez soi comme avant mais avec davantage de sécurité. En domotique séniors semi-dépendants, l’Union européenne a lancé, dès 2008, un vaste programme de recherche baptisé CompanionAble. Une des propositions est un précisément un « smart home » riche de plusieurs capteurs qui permettent de détecter les mouvements ou, à l’inverse, l’absence suspecte d’activité (capteurs de pressions sous les fauteuils et le matelas, par exemple).
La maison devient communicante grâce au Wi-Fi, un système reliant un ordinateur central à des commandes sans fil. Il existe plusieurs niveaux d’installations adaptés à l’habitat et au budget. Un petit boîtier centralise toutes les installations arrivant de l’extérieur (Internet, télévision, téléphone…) et en programme ensuite la redistribution vers chacune des pièces de l’habitation. La domotique apporte donc à la fois confort et sécurité, et favorise effectivement le maintien à domicile en toute quiétude : une alerte d’intoxication possible au monoxyde de carbone, voire d’incendie, déclenchée par des détecteurs de fumée provoquera la coupure générale des circuits électriques et des systèmes de ventilation et de climatisation pour empêcher le drame. La détection d’une consommation de gaz ou d’eau anormale entraînera la fermeture automatique des arrivées correspondantes et l’appel d’un téléphone portable ou d’un centre de télésurveillance…
En facilitant l’échange d’informations dans un logement, la domotique permet déjà aux personnes en perte d’autonomie de piloter à distance les équipements électriques de l’habitat (éclairages, chauffage, volets et stores motorisés, électroménager, appareils audiovisuels, portes et lits automatisés…), selon leurs besoins et leur environnement, comme de s’assurer de la position fermée de toutes les fenêtres et de l’extinction de tous les luminaires quand la personne est au lit.
L’interphonie et la visiophonie ont également beaucoup progressé. L’important, outre la conformité à la réglementation, c’est que ces produits permettent à une personne malvoyante, malentendante ou souffrant de tout autre handicap, de comprendre les consignes. Ainsi, les portiers intègrent voyants et pictogrammes visuels, doublés d’une synthèse vocale qui découpe toutes les étapes : appel en cours, parler, ouverture de la porte… Des caméras avec un large champ facilitent la visualisation de toutes les personnes, de grande ou petite taille. Le terminal est adapté à chaque handicap, avec par exemple un voyant lumineux pour les déficients auditifs. La domotique, bien sûr, apporte un plus. Outre les applications habituelles telles que la possibilité de créer des scénarios de vie à l’aide d’une télécommande universelle, elle propose, selon le handicap, des alternatives de contrôle du système : commande radio, écran tactile, boutons poussoirs, infrarouge… Avec l’avantage supplémentaire de pouvoir la faire évoluer en ajoutant des éléments.
Trouver le bon prix et le modèle économique
Les clients n’ont pas d’idée de prix ni de points de repère. Le marché du maintien à domicile étant encore proche de zéro. Le plus difficile est donc de trouver le bon prix à pratiquer pour convaincre et emporter une affaire. Le travail de l’intégrateur porte avant tout sur l’explication de l’utilité d’adapter le logement tant que le client est valide. Les gens n’ont pas cette réflexion en amont et ne se rendent pas compte qu’il faut investir jeune. Cela les renvoie à leur propre fragilité et beaucoup ne veulent pas l’aborder.
Le marché est actuellement tiré par la sécurité. Les personnes ont conscience qu’en vieillissant elles sont vulnérables, du coup, le marché de la sécurité se porte bien. La téléassistance est là pour alerter sur les chutes accidentelles, malaises, et autres troubles respiratoires. Les accidents peuvent vite survenir lors du maintien à domicile d’une personne âgée. La téléalarme (aussi appelée téléassistance) constitue une solution efficace pour demander de l’aide en cas de danger. « En dernier recours, les aidants proposent la téléalarme, ce qui s’apparente plus à du curatif. Par exemple, la solution Equinoxe de Bluelinea regroupe 12 000 abonnés, précise Didier Marsollier, entité Marsollier Domotique rachetée par Bluelinea et membre de la Fédération française de domotique, car le logement n’est pas adapté à une prolongation de vie à domicile. » Pourtant, les solutions existent. Les fabricants disposent des produits. L’enjeu est vraiment de prolonger la vie des séniors à domicile. Il est assez aisé de faire des packs associés, mais cerner le marché n’est pas évident. Que ce soit les opérateurs comme Free ou Orange, ou des spécialistes du maintien à domicile comme Bluelinea ou Medetic technology, le modèle économique s’oriente plutôt vers de la location mensuelle pour capter le client. Pour que le message passe, il ne faut pas aborder la technologie, mais bien rester sur les usages et services au regard d’un budget mensuel. Le prix moyen d’une téléalarme ou téléassistance est de 20 € par mois, selon les fonctions choisies.